

Quelles retrouvailles éclatantes ! Dès le tarmac de la base aérienne militaire de Torrejon de Ardoz, proche de Madrid, on pouvait deviner que la visite inaugurale du roi Willem-Alexander et de la reine Maxima des Pays-Bas à la famille royale d'Espagne se déroulerait sous les meilleurs auspices : ceux d'une franche amitié qui ne se cache pas.
Au lendemain du premier "Prinsjesdag" vécu par Willem-Alexander dans la peau (et le trône) du monarque, rituel de rentrée politique marqué par l'exceptionnelle ferveur des sujets bataves quelques mois après les cérémonies de l'intronisation, le couple royal néerlandais se déplaçait mercredi 18 septembre 2013 en Espagne pour sa visite officielle de "présentation". Un exercice en théorie très protocolaire, en pratique très convivial, comme on peut l'observer.
Sublime dans une petite robe blanche de son styliste des grandes occasions Felipe Varela (qui l'avait habillée pour la réception de Nicolas Sarkozy et Carla en 2009 ou le mariage du prince William et de Kate Middleton en 2011), Letizia d'Espagne, obéissant à l'étiquette pour la réception de ces hôtes royaux, s'est inclinée profondément devant le nouveau souverain des Pays-Bas et son épouse la reine à leur descente d'avion - avion piloté par... le roi Willem-Alexander lui-même, dont le pilotage est l'une des grandes passions. Une marque de déférence vite suivie des marques d'effusion trahissant leurs relations bien plus que formelles : la princesse des Asturies se pressait chaleureusement dans les bras de Willem-Alexander des Pays-Bas - lequel venait d'embrasser comme du bon pain le prince héritier Felipe -, avant de repartir presque clopin-clopant avec Maxima, splendide en robe aigue-marine, devisant allègrement. Elles ont poursuivi leur conversation plaisante sur la banquette arrière de la voiture les menant au palais, conduite par le prince Felipe lui-même. Chacun son truc.

Sourires, câlins et clins d'oeil...
Sur les marches du palais de la Zarzuela, la scène s'est agréablement reproduite, augmentée de trois personnes : le roi Juan Carlos Ier d'Espagne, dont l'affabilité n'est plus à prouver et qui a reçu son désormais homologue avec un plaisir évident, la reine Sofia, coquette en robe orange, qui a ouvert grand les bras au roi des Pays-Bas, et l'infante Elena, qui en a fait de même, très avenante. Manquait évidemment - comme lors de tous les événements officiels depuis bientôt deux ans - l'infante Cristina, partie s'installer avec ses enfants à Genève tandis que son mari Iñaki Urdangarin attend à Barcelone son procès pour détournement de fonds. Le souverain espagnol était d'autant plus ravi qu'il s'agissait de sa première rencontre avec le roi Willem-Alexander des Pays-Bas depuis qu'il a succédé à sa mère Beatrix sur le trône le 30 avril dernier, au cours de cérémonies somptueuses auxquelles le royaume ibérique était représenté à Amsterdam par Felipe et Letizia, au summum du glamour deux mois après leur précédente entrevue (le 2 mars à Apeldoorn) avec leurs amis hollandais. Autre signe des sentiments particuliers à l'oeuvre lors de cette rencontre, Juan Carlos Ier, Sofia et Elena n'ont pas manqué d'adresser un clin d'oeil sympathique à leur visiteurs en arborant leur couleur nationale : cravate orange, ensemble orange, top orange...
Le couple royal néerlandais, qui avait annoncé à la rentrée ses visites officielles inaugurales (d'un jour à chaque fois) à venir (après l'Espagne, la Belgique et la Norvège), a atterri en péninsule ibérique vers midi en compagnie du ministre néerlandais des Affaires étrangères, Frans Timmermans, et, après la brève cérémonie de bienvenue, a partagé un déjeuner avec la famille royale ibérique. Puis les réjouissances se sont enchaînées dans l'après-midi : visite au Congrès des Députés, où Willem-Alexander et Maxima ont pu présenter leurs salutations aux élus dans la Salle des Pas Perdus, signature du livre d'or, réunion dans la salle du Conseil des ministres et visite au Palais de la Moncloa pour une rencontre avec le chef du gouvernement Mariano Rajoy. Et c'en était fini. Le roi des Pays-Bas pouvait reprendre les manettes de son avion et regagner son palais, au terme de cette visite officielle expresse. Expéditive, mais très affective.