Affaire Bettencourt : Tandis que le scandale enfle encore, Laurent Ruquier en prépare l'adaptation !

L'affaire Bettencourt défraie la chronique, mais... inspire les comiques. Malgré les torrents abrutissants d'embrouilles qui s'y déversent quotidiennement, conflit familial devenu scandale politico-financier, il semble encore possible de traiter le dossier avec une certaine légèreté.

Suivons l'exemple de l'intenable Yann Barthès et son équipe de snipers du Petit Journal : après avoir feuilleté avec plus ou moins d'attention le nouveau numéro du magazine Capital, le trublion est tombé en émoi devant une photo de la milliardaire de 87 ans prise au coeur de la polémique. La raison de l'excitation de Yann Barthes : le monumental pénis en or trônant sur la table à côté de laquelle elle prenait la pose ! (voyez la séquence dans la vidéo du Petit Journal du 1er septembre, sur Canal+ en cliquant ici - l'objet du délit apparaît à 5'52").

Laurent Ruquier et "Mme Quincancourt"...

Il n'est pas le seul à s'amuser de la tourmente dans laquelle se trouve la veuve d'André Bettencourt et héritière de l'empire L'Oréal : Laurent Ruquier n'a pas tardé à y trouver le prétexte à une prochaine pièce de théâtre. Après les grands succès rencontrés avec La Presse est unanime, Grosse chaleur, Et si c'était à refaire et Landru, et parallèlement à son activité intense de pygmalion (auprès de Gaspard Proust ou de Michaël Grégorio, qui présentera à partir du mois d'octobre son nouveau spectacle), Laurent Ruquier a l'intention de monter dès janvier une pièce directement inspirée de l'affaire Bettencourt, révélaient jeudi les "confidentiels" de France-Soir. "L'histoire d'une vieille dame milliardaire, Mme Quincancourt, abusée par un dandy profiteur", a-t-il confié, malicieux, au quotidien. Mon voisin de bureau, apprenant la nouvelle, me souffle un nom pour le rôle principal : une certaine Claude Sarraute, dont Laurent Ruquier apprécie éminemment la truculence ! Ce serait pas mal, en effet...

Comme Laurent Ruquier, On ne demande qu'à en rire (titre de sa nouvelle quotidienne sur France 2, dès lundi prochain), de cette affaire Bettencourt. Mais elle n'en finit plus de faire grincer des dents.

Affaire d'état : les médias s'en donnent à coeur joie !

Si l'un des derniers rebondissements essentiels s'avère être le revirement de Liliane Bettencourt, qui a décider de ne plus faire de François-Marie Banier le légataire universel de sa colossale fortune (estimée, à l'heure actuelle, à près de 14 milliards d'euros), c'est par ailleurs Eric Woerth qui focalise une partie de l'attention médiatique, dans le volet politico-financier du scandale : à l'épisode du conflit d'intérêt concernant l'embauche de son épouse (qui a démissionné quand l'affaire a pris des proportions énormes) par la société de Patrice de Maistre, bras droit et gestionnaire de Liliane Bettencourt mais aussi donateur de l'UMP, vient de s'ajouter la révélation que l'ancien ministre du Budget était nommément intervenu pour solliciter l'attribution de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre. L'Express dévoilait en effet le 31 août une lettre, trouvée par la brigade financière lors d'une perquisition plus tôt dans le mois, adressée par Woerth (alors trésorier de l'UMP et de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy) à Sarkozy (alors ministre de l'Intérieur), à cet effet. L'implication d'Eric Woerth dans l'affaire Bettencourt a eu pour effet de soumettre les faits et gestes du ministre au passage par le crible, et a fait ressurgir le scandale de la vente douteuse d'une parcelle de la forêt de Compiègne, vente jugée impossible dans un courrier de 2003 du Ministère de l'Agriculture produit ce 1er septembre par Le Canard Enchaîné.

Affaire Banier : une perquisition, voire un... braquage de l'hôtel particulier de Neuilly !

Dans le volet originel du scandale, l'affaire Banier, poursuivi en justice pour "abus de faiblesse" par la fille de l'héritière L'Oréal, François Bettencourt-Meyers, laquelle estime que sa mère a été lésée par son ami - auquel elle a accordé pour près d'un milliard d'euros de dons (sous des formes diverses) -, la partie n'est pas plus calme. En vacances à Majorque, Liliane Bettencourt s'est ainsi insurgée contre une perquisition spectaculaire qui a eu lieu en son absence à son hôtel particulier de Neuilly-sur-Seine, commanditée par la juge Isabelle Prévot-Desprez, du tribunal de Nanterre, dans le cadre du supplément d'information qu'elle avait ouvert début juillet au moment où elle renvoyait sine die le procès visant François-Marie Banier (une décision inévitable, compte tenu de la divulgation, dans les jours précédant l'audience, d'enregistrements secrets effectués au domicile neuilléen de la milliardaire).

Les policiers ont ratissé l'hôtel particulier pendant près de huit heures, à la recherche des "petits papiers" de la milliardaire, ne laissant rien au hasard, et, avec l'aide d'un serrurier, perçant trois coffres-forts de Liliane Bettencourt. Laquelle s'indigne, dans un communiqué : "La brigade financière m'a demandé ce matin par téléphone si j'acceptais une perquisition de mon domicile (...). N'ayant absolument rien à cacher, j'ai bien évidemment accepté. Je suis donc affreusement choquée d'apprendre que les serrures de mes coffres ont été forcées et les chambres de mes salariés fouillées." Me Kiejman, avocat de la milliardaire, s'est quant à lui élevé contre cette action entreprise alors que la cour d'appel ne se prononcera que le 14 septembre sur la validité de la procédure lancée par la juge Isabelle Prévost-Deprez, parallèlement à celle menée par le procureur Philippe Courroye.

G.J.