C'est dans un contexte particulièrement houleux que Lily-Rose Depp a inauguré les traditionnelles illuminations des Champs-Élysées, mercredi 22 novembre. L'actrice et égérie du N°5 de Chanel était la marraine de cette édition 2017, imitant ainsi sa mère Vanessa Paradis qui avait eu cet honneur dix ans auparavant. Radieuse et visiblement comblée d'illuminer la plus belle avenue du monde, la jolie Lily-Rose qui s'est dite "très heureuse d'être là" a aimanté tous les regards, aux côtés de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et de la maire du 8e arrondissement, Jeanne d'Hauteserre.
Pourtant, quelques mètres plus loin, fumigènes, cris et sifflets se faisaient entendre, gâchant un peu de cette féérie. En effet, une centaine de forains et manifestants ont perturbé la cérémonie pour protester notamment contre la suppression du marché de Noël sur la célèbre avenue et de la Grande Roue de la Concorde. Alors que la fille de Johnny Depp et de Vanessa Paradis, entourée de deux enfants de 7 et 6 ans et appartenant à l'association Les Petits Princes, a pressé le bouton destiné à allumer le million d'ampoules disséminées sur les 400 arbres de l'avenue, les forains et commerçants, rejoints par des salariés de Cyclocity (filiale de JCDecaux en charge des Vélib' actuellement en grève pour leur emploi), étaient réunis derrière la scène, couvrant en partie le discours de la maire de Paris.
Les manifestants ont également allumé des fumigènes alors qu'une pluie de confettis envahissait la scène. D'autres manifestants ont également klaxonné et sifflé depuis des voitures roulant sur les Champs-Élysées. Le tout sous les yeux de Marcel Campion, qui avait assisté à l'illumination des Champs-Élysées, puisqu'il est membre du conseil d'administration de la fameuse avenue...
Quelques heures auparavant, les élus de Paris avaient décidé de ne pas renouveler l'an prochain la célèbre Grande Roue au bas des Champs-Élysées, gérée par le "roi des forains". Ils avaient déjà décidé en juillet, à l'unanimité, de mettre fin au marché de Noël organisé depuis 2008 sur les Champs Élysées. De son côté, Anne Hidalgo est restée imperturbable, soulignant que "c'est la fête à Paris quand même". "Il faut respecter les décisions de justice et les décisions collectives. Les élus de Paris sont légitimes, et en plus unanimes", a-t-elle ajouté, interrogée sur la manifestation.
Selon René Hayoun, président de l'Association de défense du droit forain, la maire de Paris met les "entreprises à la ruine". "On a voulu lui montrer que nous étions présents au moment où elle appuyait sur le bouton", a-t-il ajouté, déplorant une "discrimination commerciale", un "règlement de comptes" et la "destruction du monde de l'amusement public" à Paris. La suppression de la Grande Roue et du marché de Noël menacerait quelque 2000 emplois.