Lou Doillon en couverture du magazine Psychologies de janvier 2013
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La presse est (presque) unanime : le premier album de Lou Doillon, Places, est une réussite. Elle savoure enfin les louanges et cumule les interviews. Si elle se livre avec une belle franchise dans chacun de ses entretiens, l'artiste de 30 ans se dévoile encore plus sur le divan du magazine Psychologies. Lucide, drôle et pas farouche pour se dévoiler, elle évoque sa vie si particulière de "fille de".
"On ne m'a jamais offert un film et je ne suis l'héritière de personne," commence par dire celle que l'on présente éternellement comme la fille de Jane Birkin et Jacques Doillon, et la soeur de Charlotte Gainsbourg. Elle assume son étrangeté qui désempare parfois, celle de son look et de ses choix de carrière. Elle souffre de ce sentiment assez désagréable de "n'appartenir à aucune famille. Ni à la famille Gainsbourg, à laquelle on me rattachait systématiquement, ni à la famille du cinéma, notamment parce que mon père est trop indépendant pour en faire partie. Ni à la famille de la mode, parce que je suis juste la fille que l'on prend quand il faut donner du caractère à des fringues". Lou Doillon est singulière, mais c'est tant mieux, dira-t-elle, car cela lui permet de rester fidèle à elle-même.
Un caractère fort qui lui a permis de prendre du recul pour trouver sa place au sein de sa famille. "Je me suis toujours sentie à ma place en étant celle qui fait rire. Puisque à la maison, c'était la seule place qu'il restait : celle de la sublime était occupée par maman, celle de la mystérieuse par Charlotte, celle de la libérée par Kate..." D'ailleurs, son humour lui a permis de faire face à l'imposant ex-compagnon de sa mère, Serge Gainsbourg, et de répondre avec malice et intelligence à un récent portrait à charge de la journaliste de Libération. Ce papier sans pitié du quotidien confirme d'ailleurs les soupçons de l'artiste : "Oui, j'ai souvent attiré la malveillance." Directement ou indirectement, elle porte le poids de sa famille : "Et parfois, je fais les frais d'histoires qui ne me concernent pas. Pour peu qu'[un tournage] se soit mal passé avec Charlotte, Yvan [Attal], Klapisch [compagnon de sa soeur Lola], Jacques [Doillon] ou maman, c'est moi qui prends. Parce qu'il faut du courage pour taper sur la famille Gainsbourg, alors que sur moi, c'est plus simple."
Au cinéma, les choses n'étaient donc pas aisées. Sa soeur Charlotte Gainsbourg est désirée par tous les cinéastes. Jane Birkin s'imaginait que ce jour arriverait aussi pour Lou. Celle-ci n'est pas dupe, avouant avoir fait "17 films, et tous des flops". Ce n'est donc pas dans le cinéma qu'elle trouvera sa voie, mais dans la musique avec Places. Cependant, elle vient de nouveau de tourner avec son père Jacques Doillon dans Un enfant de toi : "Comme presque pour tous mes films, je suis venue en remplacement d'une autre." Elle se retrouve ainsi face à Samuel Benchetrit, son ex, mais cela ne lui a pas posé de problème : "Si quelque chose avait dû me déranger, cela aurait davantage été de rouler des pelles à un garçon sous l'oeil de mon père !"
Un père qu'elle appelle par son prénom, ce qui ne l'empêche pas de l'aimer énormément, comme sa mère et ses soeurs : "Je ne sais pas comment ils ont réussi à s'arranger pour que cet amour soit à ce point stable et puissant." Dans sa famille où "tout le monde vit comme des enfants", il n'est toutefois pas simple de trouver sa place, mais adolescente, elle s'est rebellée, non pas contre sa famille, mais contre le système. Elle a arrêté l'école à 15 ans pour connaître la véritable galère. C'est aussi très jeune qu'elle tombe enceinte. A 20 ans à peine, elle donne naissance à son fils, Marlowe, né en 2002 de sa relation avec le musicien Thomas John Mitchell. Une grossesse précoce mais qui n'a surpris personne, tant Lou avait toujours été maternelle. De plus, cette grossesse est survenue juste après un drame, un accident qui a entraîné la mort de son cousin et de trois de ses amis : "Je ne pouvais que garder cet enfant : il arrivait comme une révélation de ce qui était le plus essentiel. Et il venait remettre un peu de vie dans une famille qui était au plus mal à cause de ces morts."
Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans le magazine "Psychologies" du mois de janvier 2013
"Un enfant de toi", en salles depuis le 26 décembre
"On ne m'a jamais offert un film et je ne suis l'héritière de personne," commence par dire celle que l'on présente éternellement comme la fille de Jane Birkin et Jacques Doillon, et la soeur de Charlotte Gainsbourg. Elle assume son étrangeté qui désempare parfois, celle de son look et de ses choix de carrière. Elle souffre de ce sentiment assez désagréable de "n'appartenir à aucune famille. Ni à la famille Gainsbourg, à laquelle on me rattachait systématiquement, ni à la famille du cinéma, notamment parce que mon père est trop indépendant pour en faire partie. Ni à la famille de la mode, parce que je suis juste la fille que l'on prend quand il faut donner du caractère à des fringues". Lou Doillon est singulière, mais c'est tant mieux, dira-t-elle, car cela lui permet de rester fidèle à elle-même.
Un caractère fort qui lui a permis de prendre du recul pour trouver sa place au sein de sa famille. "Je me suis toujours sentie à ma place en étant celle qui fait rire. Puisque à la maison, c'était la seule place qu'il restait : celle de la sublime était occupée par maman, celle de la mystérieuse par Charlotte, celle de la libérée par Kate..." D'ailleurs, son humour lui a permis de faire face à l'imposant ex-compagnon de sa mère, Serge Gainsbourg, et de répondre avec malice et intelligence à un récent portrait à charge de la journaliste de Libération. Ce papier sans pitié du quotidien confirme d'ailleurs les soupçons de l'artiste : "Oui, j'ai souvent attiré la malveillance." Directement ou indirectement, elle porte le poids de sa famille : "Et parfois, je fais les frais d'histoires qui ne me concernent pas. Pour peu qu'[un tournage] se soit mal passé avec Charlotte, Yvan [Attal], Klapisch [compagnon de sa soeur Lola], Jacques [Doillon] ou maman, c'est moi qui prends. Parce qu'il faut du courage pour taper sur la famille Gainsbourg, alors que sur moi, c'est plus simple."
Au cinéma, les choses n'étaient donc pas aisées. Sa soeur Charlotte Gainsbourg est désirée par tous les cinéastes. Jane Birkin s'imaginait que ce jour arriverait aussi pour Lou. Celle-ci n'est pas dupe, avouant avoir fait "17 films, et tous des flops". Ce n'est donc pas dans le cinéma qu'elle trouvera sa voie, mais dans la musique avec Places. Cependant, elle vient de nouveau de tourner avec son père Jacques Doillon dans Un enfant de toi : "Comme presque pour tous mes films, je suis venue en remplacement d'une autre." Elle se retrouve ainsi face à Samuel Benchetrit, son ex, mais cela ne lui a pas posé de problème : "Si quelque chose avait dû me déranger, cela aurait davantage été de rouler des pelles à un garçon sous l'oeil de mon père !"
Un père qu'elle appelle par son prénom, ce qui ne l'empêche pas de l'aimer énormément, comme sa mère et ses soeurs : "Je ne sais pas comment ils ont réussi à s'arranger pour que cet amour soit à ce point stable et puissant." Dans sa famille où "tout le monde vit comme des enfants", il n'est toutefois pas simple de trouver sa place, mais adolescente, elle s'est rebellée, non pas contre sa famille, mais contre le système. Elle a arrêté l'école à 15 ans pour connaître la véritable galère. C'est aussi très jeune qu'elle tombe enceinte. A 20 ans à peine, elle donne naissance à son fils, Marlowe, né en 2002 de sa relation avec le musicien Thomas John Mitchell. Une grossesse précoce mais qui n'a surpris personne, tant Lou avait toujours été maternelle. De plus, cette grossesse est survenue juste après un drame, un accident qui a entraîné la mort de son cousin et de trois de ses amis : "Je ne pouvais que garder cet enfant : il arrivait comme une révélation de ce qui était le plus essentiel. Et il venait remettre un peu de vie dans une famille qui était au plus mal à cause de ces morts."
Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans le magazine "Psychologies" du mois de janvier 2013
"Un enfant de toi", en salles depuis le 26 décembre