Il fallait s'y attendre, au coeur de cet océan de louanges dans lequel baigne Places, le premier album de Lou Doillon, une journaliste a osé gâcher la fête. Marie-Dominique Lelièvre, écrivain et journaliste, a dédié le fameux portrait de quatrième de couverture de Libération à Lou. Un portrait à charge du phénomène musical de la rentrée. Tout y passe : son statut de "fille de", sa tendance à tout faire en dilettante, sa voix, ses textes et surtout sa sincérité. Presque tout dans cet anti-portrait pourrait blesser la jeune chanteuse. Lou Doillon a lu l'article et a choisi d'y répondre... avec beaucoup d'humour.
Marie-Dominique Lelièvre a rencontré son sujet avant de le démonter. C'est déjà ça, mais dès les premières lignes de son portrait, elle annonce la couleur : "Le jour de ses 30 ans, Lou Doillon a reçu un cadeau du tonnerre : son propre album dans les bacs. (...) Unanimement, les Stéphane Bern du rock ont trompété la naissance d'un talent dans la famille royale du show-business hexagonal. En quoi cet album louangé est-il personnel ? Surprenant, inspiré ?" Et la journaliste continue sur des lignes et des lignes...
De ces attaques frontales (dans le texte... on ne sait pas comment s'est déroulée leur rencontre), Lou Doillon préfère relever un détail finalement insignifiant, quand la journaliste évoque sa ressemblance avec sa mère, Jane Birkin, et son père, le cinéaste Jacques Doillon : "Pas besoin d'une recherche génétique pour vérifier qu'elle est la fille de... : la dentition lapine de sa mère greffée sur le nez de son père. Le résultat a du chien." Sur Twitter, quand d'autres artistes se seraient lâchés en tweets vengeurs de bêtes blessées (heureusement que le ridicule ne tue pas), Lou Doillon joue les écureuils espiègles : "Pas gentil madame Lelièvre d'attaquer mes dents de lapin... Entre rongeurs... on se sert les coudes ! ;)" Affaire classée.
Il y a deux ans, Marie-Dominique Lelièvre était dans les souliers de Lou Doillon... La journaliste créait l'événement avec une biographie d'Yves Saint Laurent - Saint Laurent, Mauvais garçon aux éditions Flammarion - qui ne cachait rien des excès du célèbre couturier. Un livre que Pierre Bergé n'avait guère trouvé à son goût. Il l'avait fait savoir et avait même attaqué l'intégrité de Marie-Dominique Lelièvre, en déclarant au Journal du Dimanche : "J'aurais participé à son projet si elle m'avait laissé une place autre qu'un strapontin. Je ne suis pas prêt à cautionner un fatras de ragots mal vérifiés."
Le portrait de Lou Doillon par Marie-Dominique Lelivère, à lire sur Next.Libearation.fr