"À 13 ans, je savais déjà ce que je voulais faire dans la vie : mon objectif est de diriger un jour l'AS Monaco", déclarait crânement Louis Ducruet en novembre dernier, interrogé par l'hebdomadaire roi du gotha, Point de vue, dans la perspective de son mariage prochain avec sa fiancée, Marie Chevallier. Voici à présent que le jeune homme, recruteur international pour le club depuis octobre 2015, fait les gros titres des pages sportives, L'Équipe s'intéressant à sa fulgurante ascension.
À seulement 26 ans, le fils de la princesse Stéphanie et neveu du prince Albert II de Monaco "s'est vu attribuer un nouveau rôle au côté du vice-président Vadim Vasilyev", l'éminence agissante de l'ASM dont Dmitry Rybolovlev est le propriétaire, signale le grand quotidien sportif dans son édition de ce 5 février 2019. Et pas des moindres puisqu'il "l'assistera dans ses fonctions sur la partie sportive et du recrutement".
Louis Ducruet tire ainsi son épingle du jeu de chaises musicales tumultueux provoqué par la première moitié de saison catastrophique de l'AS Monaco, actuellement 18e du championnat de Ligue 1 avec 18 points et seulement 4 victoires en 23 rencontres. Démis de ses fonctions d'entraîneur en octobre dernier au profit de Thierry Henry, auteur ensuite d'un court passage désastreux aux commandes de l'équipe, Leonardo Jardim a été rappelé le 24 janvier en homme providentiel tandis qu'un effet domino jetait en disgrâce un certain nombre de membres du staff : outre les adjoints de Thierry Henry, le directeur sportif Michael Emenalo, son adjoint Yannick Menu ou encore le directeur général adjoint Bruno Skropeta ne sont plus du tout en odeur de sainteté sur le Rocher. Dans cette conjoncture plus que compliquée, Louis Ducruet, qui porte occasionnellement le maillot rouge et blanc pour des événements caritatifs, incarne le sang neuf et l'énergie dont le club semble avoir besoin pour se reconstruire et retrouver une dynamique positive.
Un geste fort
Mais le journal L'Équipe voit aussi dans les nouvelles prérogatives qui lui sont accordées un signal politique, un "geste fort envers le prince Albert, qui a pris ses distances depuis l'inculpation en novembre du président de l'ASM Dmitry Rybolovlev pour corruption et trafic d'influence avec différentes personnalités de la principauté". Quoi qu'il en soit, le neveu du souverain, qui vibre sincèrement pour le club, a une belle carte à jouer et va pouvoir continuer à apprendre "au coeur de la machine". Qui plus est au contact d'un Vasilyev qui vient de réaliser un mercato hivernal spectaculaire.
Reste à espérer, sur un plan privé, que l'ASM ne le vole pas trop à sa bien-aimée, Marie, qu'il doit épouser l'été prochain. Il détaillait en novembre pour Point de Vue les contraintes de son métier passion : "En tant que recruteur international de l'AS Monaco, je suis amené à beaucoup voyager, en France, mais aussi en Allemagne, en Belgique, en Italie et surtout en Asie, au Japon et en Corée principalement. Ce n'est pas toujours facile pour Marie. En semaine, nos journées se terminent souvent tard, et le week-end je suis souvent en déplacement (...) J'ai l'intention de poursuivre dans ce métier de recruteur pendant quelques années encore, le temps pour moi d'acquérir une parfaite connaissance du milieu du football sur le plan sportif. Je suis titulaire d'un double bachelor en administration des affaires et management du sport, des études qui m'ont permis de maîtriser les dimensions administrative et managériale de la gestion d'un club." Marie, qui l'a déjà bien suivi depuis leur coup de foudre à la Skema Business School de Sophia-Antipolis, acceptant pour lui de renoncer à une vie aux États-Unis qui lui tendait les bras, ne manquera certainement pas de l'épauler jusqu'au sommet.