La justice a tranché en faveur de Luc Besson. Comme l'a rapporté l'AFP le 26 décembre 2019, le tribunal d'instance d'Argentan a débouté des chasseurs qui avaient porté plainte contre le cinéaste en l'accusant de laisser proliférer sur sa propriété de l'Orne des cerfs au détriment des champs voisins.
Le réalisateur de Lucy possède une propriété d'environ 160 hectares, dont la moitié de bois, à La-Trinité-des-Laitiers, à l'orée de la forêt de Saint-Évroult, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est d'Alençon. "Il n'est pas démontré de concentration anormale de gibier chez Luc Besson et le lien de causalité entre les dégâts constatés et l'éventuelle présence de cervidés chez lui n'est également pas démontré", a précisé Jean-Marc Descoubes, l'avocat du réalisateur. Le bois du cinéaste représente "1% de la forêt de Saint-Evroult. Ça n'est pas un espace vital pour les cerfs", a-t-il ajouté.
De son côté, Charles Lagier, l'avocat de la Fédération des chasseurs de l'Orne, ne compte pas en rester là : "On ira devant la cour d'appel", a-t-il affirmé. La fédération réclamait environ 106 000 euros à Luc Besson pour des dégâts constatés entre 2014 et 2018 sur les terres d'agriculteurs voisins de sa propriété. Me Lagier trouve le jugement "extrêmement subjectif" : "Le raisonnement global du tribunal, c'est de dire 'il y a beaucoup de cerfs, mais ce n'est pas Luc Besson qui est à l'origine de cette prolifération et même s'il avait chassé, il y aurait des dégâts', a affirmé l'avocat. Le débat ici, ce n'est pas chasser [ou pas chasser]. C'est payer. Il ne chasse pas. Dont acte. On est en démocratie. C'est son droit. Mais soit il respecte le plan de chasse, soit il assume financièrement."
Luc Besson n'avait pas assisté à l'audience du 4 novembre dernier devant le tribunal d'instance d'Argentan, mais sa mère et l'une de ses filles étaient présentes. Le réalisateur de Léon avait accepté un plan de chasse en 2017, déterminé par la fédération et qui prévoyait qu'il tue neuf cerfs. "Mais cette année-là, les dégâts aux cultures ont augmenté. Alors, Luc Besson, il fait quoi ? C'est à se tirer les cheveux", avait alors assuré son avocat Jean-Marc Descoubes.