Alain Delon enterré dans son domaine de Douchy et près de ses chiens, ce que dit le droit sur cette demande particulière

Alain Delon nous a quittés dimanche 18 août à l'âge de 88 ans. Depuis longtemps il avait fait savoir son souhait de reposer dans son domaine de Douchy, "non loin de ses chiens". Alors que ses funérailles auront lieu dans la plus stricte intimité familiale, la question qui se pose est est-ce que son ultime souhait sera respecté ? Le Point a tenté de répondre à cette question aux yeux de la loi.

Peut-on être enterré ainsi, chez soi, auprès de ses animaux ? Visiblement, cela n'est pas chose aisée. La loi exige en effet à ce que les restes d'une personne défunte reposent dans un lieu public, sauf dérogation. Pour reposer chez soi, il faut une autorisation du préfet. Alain Delon avait tout prévu et obtenu un accord de principe de la préfecture du Loiret. S'il n'est pas si simple d'arriver à cette possibilité, c'est parce qu'il faut que cette autorisation soit soumise à l'avis d'un expert en hydrologie, "au nom de la préservation des sous-sols et des nappes phréatiques". Autre condition, le corps doit demeurer "à l'écart des bords de propriété", nous apprend Le Point.

Un corps humain ne peut également pas reposer avec un animal. Selon Bruno Py, professeur de droit privé à l'université de Lorraine, cela a un rapport avec un article du Code civil évoquant que "les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence." Or, "un être humain ne saurait être assimilé, de près ou de loin, à une chose ou un animal, y compris après la mort. Le respect dû aux corps ou aux cendres d'un humain interdit que leur sépulture puisse se mélanger à des cendres d'équarrissage."

Alain Delon qui avait tout prévu avant son décès a donc bien respecté la loi en demandant à demeurer "non loin de ses chiens". Ses obsèques auront donc lieu dans la chapelle qu'il avait prévue à cet effet, aux côtés de ses 35 chiens. Une cérémonie moins solennelle, en présence du métier et qui permettrait au public de lui rendre un dernier hommage, est toutefois en réflexion.