Son histoire pourrait ressembler à un conte de fées, comme le souligne L'Équipe du jour...
Maria Sharapova, 24 ans, est aujourd'hui la sportive la mieux payée au monde, avec pas moins de 20,9 millions d'euros engrangés annuellement. Et ses résultats sont à la hauteur de ses gains, avec une présence régulière dans le Top 10 mondial, et une seconde place actuellement après avoir occupé le haut du classement. Et pourtant, lorsque la petite fille de 8 ans quitte sa Sibérie natale avec son père pour rejoindre les États-Unis, elle n'a que 800 dollars en poche...
Aujourd'hui, la blondissime russe compte trois tournois du Grand Chelem à son palmarès - Wimbledon 2004, US Open 2006 et Open d'Australie 2008 -, elle a occupé un temps la première place mondiale et, cerise sur le gâteau, elle est considérée comme l'une des plus jolies filles du circuit. A tel point que Sports Illustrated lui a offert la couverture de son numéro spécial maillots de bain en 2006, une institution outre-Atlantique. Mais la joueuse ne souffre-t-elle pas de cette image glamour qui lui colle à la peau, bien plus que celle de guerrière des courts ? "Les fans ne voient de moi que celle qui donne des interviews, fait des photos, va à des galas... De l'extérieur, cela ressemble à une vie charmante et glamour, où tout à l'air extraordinaire", confie-t-elle. Mais la vérité est tout autre. Levée à 7h30 pour aller s'entraîner six heures durant sur les courts, couchée à 21h30, totalement exténuée, six jours par semaine... "A la maison, à la fin de la journée, je suis une personne normale et relax, qui apprécie les petites choses simples de la vie."
Contrats publicitaires, dont un record avec Nike pour un montant de 50 millions d'euros sur huit ans, mode, tapis rouge, Maria Sharapova est partout. Aussi à l'aise lors d'une soirée people que sur un court au moment de servir. Et pourtant. "Il n'y a rien qui vous met plus mal à l'aise qu'un tapis rouge, s'exclame la beauté russe. C'est une expérience qui dure une minute et c'est vraiment terrifiant... Tout semble parfait, la tenue magnifique, la coiffure, le maquillage, le style... Mais tout n'est qu'illusion. Une heure après, je rentre à la maison, j'enlève tout ça et là, il est où le glamour ?"
Car contrairement à une Anna Kournikova, grand espoir du tennis perdu dans les limbes de la mode, des contrats publicitaires et les shootings photo, Maria Sharapova sait qu'elle est avant tout une joueuse pro. Elle évite donc les écueils qui pourraient nuire à sa carrière, malgré les sollicitations. "Dans la vie, ce qui vous rend belle, c'est de vous sentir belle. Côté court, la beauté n'est pas utile à mon travail", poursuit-elle.
Pour autant, la jeune femme sait se faire plaisir. En témoigne sa collection Maria Sharapova, by Coe Haan lancée en 2009 en grande pompe au pied du Rockefeller Center, à New York, des sacs à main et des chaussures qu'elle aurait contribué à dessiner. Mais Maria Sharapova n'est pas femme à se lancer tête baissée dans une aventure. Plutôt réfléchie, c'est auprès d'Anna Wintour, grande prêtresse de la mode et fan absolue de Roger Federer, qu'elle est allée glaner quelques conseils. "Fais attention, si tu échoues, on ne te laissera plus aucune chance", lui avait-elle répondu. Mais l'échec, la Russe ne connaît pas, à part une blessure à l'épaule en 2008 qui l'avait contrainte à une opération et à de longs mois d'absence. L'occasion pour elle de faire fructifier son patrimoine en multipliant les opérations avec ses sponsors... Sa collection à peine sortie, donc, Maria Sharapova a tout de suite connu le succès avec ses ballerines à 110 euros.
Si bien que quelques mois plus tard, son sponsor Nike lui propose de dessiner ses propres tenues. Et aujourd'hui, cinq jeunes joueuses portent sa collection baptisée MS. Son but ? Que son nom soit associé à une marque, à l'instar de Michael Jordan, Tiger Woods et Roger Federer... Maria Sharapova semble bien partie pour.