A J-1 avant le mariage du prince William et de Kate Middleton, les révélations se sont enchaînées, jeudi 28 avril, notamment par le biais du programme officiel publié par le palais Saint-James (secrétariat du marié), dévoilant tous les détails de la célébration, de l'office religieux à l'itinéraire du cortège, et présentant une photographie inédite des amoureux signée Mario Testino.
S'il reste encore bien des zones d'ombre sur lesquelles la lumière ne sera projetée que dans le feu de l'action (la robe de mariée, l'uniforme du marié, la gastronomie des réceptions à Buckingham, etc.), vendredi 29, ce fascicule-souvenir téléchargeable gratuitement - mais dont la vente de quelque 150 000 exemplaires dans des lieux emblématiques de la capitale anglaise bénéficiera à la Fondation des princes de Galles - révélait notamment le menu musical concocté par William et Kate. Une partition hommage à la "britannicité" (avec trois compositeurs clés : Edward Elgar, Benjamin Britten et Vaughan Williams) mais pour le moins éclectique, où l'on trouve des airs chers au couple, certains avec une symbolique forte, d'autres avec des connotations plus oubliables...
Parmi les pièces phares retenues, on pense à l'hymne des couronnements I am so glad, composé pour celui d'Edouard VII (arrière-arrière-arrière-grand-père de William) en 1902 par Sir Charles Hubert Hastings Parry d'après le psaume 122, imposant air symphonique sur lequel la mariée fera son apparition à l'abbaye de Westminster. Elle remontera la nef jusqu'à l'autel au bras de son père Michael. Durée de la traversée : 3mn30.
On retient aussi Greensleeves, un grand classique du répertoire folklorique anglais remontant au XVIe siècle qui fait l'objet de diverses interprétations... cocasses. Outre ses paroles liminaires peu propices ("Hélas, mon amour tu me maltraites"), la légende tenace (mais erronée, l'air datant clairement de la période élisabéthaine, ultérieure) veut que le roi Henri VIII l'eut composé pour son amante et future reine consorte Anne Boleyn, qui repoussa ses avances, qu'il épousa... avant de la faire décapiter. Une autre interprétation voit sa protagoniste comme une prostituée, la couleur verte étant associée à une sexualité frivole (l'herbe qui tache les robes des filles faciles...). En l'occurrence, William et Kate ont retenu le Fantasia créé en 1934 par le compositeur Ralph Vaughan Williams (1872-1958) d'après "Greensleeves".
"Guide me, O thou great Redeemer", l'hymne joué aux obsèques de Lady Di tandis que William et Harry, adolescents, suivaient le cercueil contenant la dépouille de leur mère, sera une entrée en matière très émouvante. Le morceau, qui avait également retenti lors du dixième anniversaire de la disparition de la princesse du peuple, constituera une manière éloquente de "convier" Diana aux noces du fils aîné né de son mariage avec le prince Charles... Un choix des mariés, dans la ligne de leur volonté d'honorer autant que possible la mère du William. Certains airs présents au mariage de Charles et Diana en 1981 reviendront également : la sonate pour orgue Op. 28 d'Elgar, William's Rhosymedre de Vaughan ou encore la marche Crown Imperial de William Walton qui avait résonné en la cathédrale Saint-Paul à l'époque et accompagnera les mariés jusqu'à leur carrosse, pour leur procession à destination de Buckingham.
Autre trait d'union avec l'histoire, Farewell to Stromness, de Sir Peter Maxwell Davies, a eu les faveurs de William et Kate. Une pensée pour le prince Charles et son épouse en secondes noces Camilla Parker Bowles, qui l'avaient utilisé lors de leur mariage. "Une touche personnelle, un témoignage de gratitude de la part du jeune couple", a commenté le secrétariat du prince William.
Soulignant le goût prononcé de Catherine pour la musique classique, qui passe beaucoup de temps à écouter de la musique avec son prince sur iPod, leur entourage explique que certains morceaux ont été choisis pour leur dimension, à même d'emplir magnifiquement l'abbaye de Westminster et de conférer un caractère grandiose au mariage.Entre classicisme et modernité (une modernité qu'ils ont insufflée dans bien des aspects de la noce, de la guest list au choix des voeux - Kate ne jurera pas obéissance à son époux), les cuivres de Vaillant et Brave (30 secondes), l'hymne de l'escadron 22 de la Recherches et de sauvetage auquel appartient William interprété par l'orchestre central de la RAF, résonneront au terme de la signature des registres, où William, une fois n'est pas coutume, devra inscrire son nom civil complet (soit le surnom Mountbatten-Windsor, comme tous les descendants de la reine Elizabeth et du prince Philip depuis les années 1960).
Moderne également, le morceau (The Motet) de Paul Mealor, un compositeur voisin de leur résidence à Anglesey, au Pays de Galles.
Deux chorales, un orchestre et deux fanfares (The Choir of Westminster Abbey, The Chapel Royal Choir, The London Chamber Orchestra, The Fanfare Team from the Central Band of the Royal Air Force and The State Trumpeters of The Household Cavalry) seront en charge d'interpréter la partition de ce jour faste, que tous espèrent sans fausse note.
Les moindres détails du programme sont à consulter en cliquant ici.