Mariage blanc, harcèlement moral, insultes, humiliations... Voilà quelques-unes des accusations qu'a portées Marlène Harnois, médaille de bronze aux Jeux olympiques de Londres en taekwondo, à l'encontre de sa coach, Myriam Baverel. Des révélations hallucinantes et immédiatement démenties par cette dernière, qui au contraire évoque une dépression post-JO de son élève : "Je pense que c'est une athlète qui a disjoncté après les Jeux." Des propos inacceptables pour la jeune athlète de 26 ans qui s'est expliquée dans le journal L'Équipe.
Elle revient ainsi sur l'événement qui aurait conduit à son éviction de l'équipe de France, une altercation qu'elle aurait eue avec Myriam Baverel le 6 avril dernier à l'INSEP. Selon cette dernière, Marlène Harnois aurait insulté un arbitre avant de s'en prendre à sa coach qui lui demandait de se calmer. "J'ai lu que j'avais manqué de respect à un arbitre, répond Marlène Harnois dans L'Équipe de ce jour. L'arbitre, c'était Maéva Coutant, une fille du collectif, de la famille. Jamais, je n'aurais pu être insultante à son égard." Idem pour son "pétage de plombs post JO". Marlène Harnois nie farouchement et évoque une diversion : "La vérité est ailleurs. La Fédé allume des feux pour masquer celui que j'allume, moi."
La championne évoque "un système vicié" par son DTN depuis seize ans, Philippe Bouëdo, "qui passe son temps à l'international" et qui a confié "le pouvoir" à Myriam Baverel, devenue "entraîneur, sélectionneur et directrice des équipes de France" : "Elle est toute puissante et elle inspire la peur à tout le monde parce qu'elle est dure, virulente." Et d'évoquer le cas de Gwladys Epangue, leader nationale de la discipline partie s'entraîner avec les hommes, Augustin Bata, parti au Gabon, ou encore la dépression d'un des adjoints de Myriam Baverel.
Et l'explication est toute trouvée : "C'est une fille qui fait régner sa loi. (...) On compose avec elle ou on saute. Elle m'a régulièrement harcelée, insultée et même giflée." Une description que confirme Maéva Coutant, l'arbitre qui aurait été insultée par Marlène Harnois selon Myriam Baverel et qui a récemment quitté l'équipe de France : "C'est aberrant ce qu'elle [Marlène Harnois, NDLR] pouvait endurer. C'était choquant. Elle ne méritait pas un traitement pareil mains on ne voyait pas de réaction de sa part."
Un arbitre international, qui a voulu garder l'anonymat abonde dans le même sens, ne donnant pas une belle image de Myriam Baverel, elle-même médaillée d'argent en 2004 aux JO d'Athènes. "En 2009, lors de l'Open d'Espagne, j'ai entendu des propos inacceptables, des insultes comme 'espèce de conne', alors que Marlène Harnois gagnait son combat, explique-t-il. J'ai déjà vu du coaching agressif, mais jamais de cet ordre-là."
Marlène Harnois confie avoir envoyé un texto à Valérie Fourneyron, ministre des Sports, devant le silence des instances. La ministre a ainsi convoqué le DTN et son adjoint et demandé l'ouverture d'une enquête aurpès de l'Inspection générale de la jeunesse et ses sports, alors que la Fédération devrait publier un communiqué dans la journée. Pour Marlène Harnois, suspendue et écartée de la sélection des prochains championnats du monde, le choix est simple : "J'ai le choix entre rentrer au Canada ou rester en France et arrêter le haut niveau."