C'est sa première interview depuis la polémique. Au coeur d'une affaire de chantage à la sextape dont il aurait été victime, Mathieu Valbuena a enfin brisé le silence dans une interview accordée au quotidien Le Monde. Si le milieu des Bleus enfonce encore un peu plus Karim Benzema, mis en examen pour complicité, il évoque également le nom de son ancien coéquipier Samir Nasri, lui aussi cité dans l'affaire...
L'affaire Valbuena prend un nouveau tournant. Après sa présumée séparation avec Anara Atanes, Samir Nasri débarque en effet dans ce sulfureux scandale. Dans son interview, Le Monde révèle en effet qu'il était d'abord pressenti pour faire l'intermédiaire - un rôle finalement joué par Karim Benzema auprès des maîtres-chanteurs. Ce que confirme Mathieu Valbuena. "Oui, pfff (...) Mes relations ont toujours été difficiles avec Nasri, confie-t-il, amer et sans langue de bois, à propos de son ex-coéquipier à l'OM (2006-2008). Maintenant, plus rien ne me surprend. Quand tu es dans une histoire de racket et que tu trouves ces noms-là, c'est presque comme si tu étais chez les fous."
Mathieu Valbuena dit toutefois avoir été surpris de voir des joueurs de l'équipe de France mêlés à cette affaire. "Je n'y pense pas une seule seconde, je pense que ce sont des petits brigands de Marseille qui veulent se faire des sous...", explique-t-il à propos de son état d'esprit au moment de porter plainte, en juin. L'implication de Karim Benzema n'est évidemment pas sans conséquences pour le milieu de l'Olympique lyonnais, qui se dit "très, très déçu" par celui qui était un coéquipier et avec lequel il s'entendait bien. Et avec lequel il pourrait ne plus jamais porter le maillot des Bleus.
La réponse de Samir Nasri ne s'est en tout cas pas fait attendre. "Qu'il me mette dans cette histoire... J'aurai une discussion avec lui, a-t-il dit sur RMC. Honnêtement, je m'en fous de son histoire de sextape. Ce n'est pas mon problème, pas mes histoires. S'il veut faire un amalgame parce que je connais les personnes qui sont citées et qu'il dit que j'ai voulu être impliqué, c'est son droit de le penser. En tout cas, il n'a pas le droit de salir mon nom ou de le citer si je ne suis nulle part", assure le joueur de Manchester City (passé par l'OM comme Mathieu Valbuena), qui nie être un "voyou".
"Si mon nom a vraiment été cité dans ce dossier ou si j'avais été impliqué dans des écoutes, je pense que j'aurais déjà été convoqué. Il n'y a pas de passe-droit dans cette affaire. Karim Benzema joue au Real et il a été convoqué", ajoute l'ex-bad boy des Bleus, blacklisté par le sélectionneur Didier Deschamps depuis le Mondial 2014. Au Monde, Samir Nasri a également déclaré ne "pas avoir voulu se mêler" de l'affaire. "Je gagne très bien ma vie, je joue au football, je ne veux pas profiter du malheur des gens. Quant à Sata et Angot [les présumés maîtres-chanteurs, NDLR], je les connais, je ne leur parle plus depuis longtemps", s'est-il défendu.
Si Samir Nasri se retrouve mêlé à ce scandale, c'est qu'il a été cité par les maîtres-chanteurs présumés dans des conversations téléphoniques. Marseillais et gravitant autour des joueurs de l'OM, auprès desquels il jouent les "concierges de luxe" selon Mathieu Valbuena, Mustapha Zouaoui (dit "Sata") et Axel Angot sont au départ de l'affaire. C'est ce dernier qui aurait volé une vidéo dans le téléphone du joueur de l'OL, en lui rendant un service pour stocker ses données sur un ordinateur.
La police disposerait en effet de conversations téléphoniques où les deux hommes se demandent comment faire pression sur Mathieu Valbuena pour qu'il paie. Le 16 septembre dernier, ils racontent que "Samir" - Axel Angot avouera aux enquêteurs que c'est bien Nasri - a proposé ses services : "Si Karim ne veut pas le faire, moi je le fais pour vous", aurait dit le joueur de Manchester City, prêt à appeler "dès ce soir [s'ils veulent]".
Problème, le duo n'est pas très chaud pour cette idée. Les deux connaissent en effet le froid existant entre les deux joueurs depuis leur passage à l'OM. "Samir, c'est pas trop bon, t'as vu, par rapport à l'autre ? (...) Ils ne s'aiment pas tous les deux, et j'ai peur que l'autre il se dise c'est le fils de pute qui veut me niquer", dit alors Axel Angot. "C'est beaucoup plus facile pour un mec qui s'assoit et qui discute avec lui que de l'appeler", ajoute celui qui, à l'époque, "s'en fout du moment que ça paie".
Depuis ces sulfureuses révélations, l'affaire a connu un nouveau rebondissement. Alors que Mathieu Valbuena se plaignait du manque de soutien de la Fédération française de football (FFF), qui n'avait pas hésité à prendre la défense de Karim Benzema, celle-ci s'est comme par miracle portée partie civile, quelques heures après la parution de l'interview. Mathieu Valbuena peut également compter sur un autre soutien : celui de son papa Carlos. "Je trouve la réaction positive de Mathieu, qui a dit tout ce qui s'est passé... Il a eu du courage de le dire, je trouve ça très bien", a-t-il confié sur RTL cet après-midi.