L'heure est au bilan pourDidier Deschamps. Plus d'un mois après, le sélectionneur revient pour la première fois sur l'élimination des Bleus au Mondial brésilien contre le futur vainqueur allemand, dans une longue interview dans L'Equipe. L'occasion d'aborder quelques dossiers plus ou moins épineux, comme le cas Samir Nasri - les insultes de sa compagne, sa retraite internationale -, Franck Ribéry ou encore Patrice Evra. Et (presque) sans langue de bois...
Samir Nasri ? "J'ai fait un choix"
La vie en Bleu, c'est terminé pour Samir Nasri. Ecarté du Mondial et pas dans les plans de Didier Deschamps, le milieu vedette de Manchester City a récemment annoncé, sans surprise, sa retraite internationale. Un poids en moins pour DD ? Officieusement, sûrement. Officiellement, le son de cloche est différent... "Pour lui comme les autres, je prends ou je ne prends pas, explique-t-il. N'inversons pas le pouvoir de décision. Ça reste un joueur de grande qualité (...) Après, j'ai fait un choix", ajoute-t-il toutefois, soulignant bien qu'il n'y a qu'un boss en bleu : lui.
Souvent peu loquace lorsqu'il s'agit d'expliquer clairement ce choix contesté par certains - notamment en Angleterre -, Didier Deschamps confirme qu'il s'agit plus d'une décision liée à la personnalité de Samir Nasri et sa place dans le groupe qu'au talent du joueur, reconnu par tous. "Quand il y a des problèmes relationnels, la responsabilité est forcément partagée. Après, où se situe le curseur...", indique l'ancien milieu de l'OM.
Les insultes d'Anara Atanes, la compagne de Nasri
Toujours est-il que même si le discours de Didier Deschamps est prudent, il a donc "fait un choix". On ne devrait donc plus revoir Samir Nasri en Bleu, d'autant que l'enfant terrible du foot, déjà au coeur de nombreuses polémiques pendant ses années tricolores, a à peine caché son amertume et sa colère après sa non-convocation.
Une colère que s'est surtout chargée d'exprimer sa compagne, la sulfureuse Anara Atanes, qui s'est lâchée en insultant le coach des Bleus et en multipliant les provocations sur Twitter, forçant même DD à porter plainte malgré des excuses. "On ne peut pas tout laisser dire ou écrire (...) L'excuse de la réaction à chaud, c'est trop facile", juge-t-il. "Le respect, c'est la base. Je ne suis pas leur ennemi, ni leur pote. Je peux plaisanter avec eux parfois. Mais je représente l'autorité aussi", ajoute le sélectionneur à propos de ses rapports avec les joueurs de l'équipe de France.
Il compte sur Ribéry et Evra pour 2016
Mais Samir Nasri n'est pas le seul à s'être mis hors-jeu. Le miraculé Eric Abidal a également choisi d'arrêter les Bleus, comme... Franck Ribéry, à la surprise générale. Mais à deux ans d'un Euro en France très attendu, DD n'exclut pas de rappeler le joueur, qui pourrait, selon lui, revenir sur sa décision. "Certains, et non pas des moindres, avaient annoncé leur retraite internationale et sont revenus", explique-t-il, citant évidemment à Zinedine Zidane. Confiant, DD rappelle également que le règlement stipule qu'un joueur s'expose à des sanctions s'il ne répond pas à la convocation du sélectionneur. S'il ne devrait pas en arriver là, cela prouve en tout cas que le coach laisse toujours la porte grande ouverte à Franck Ribéry.
Autre ancien "banni" de Knysna en 2010, Patrice Evra n'a de son côté pas renoncé aux Bleus, à 35 ans. Parti cet été à la Juventus, le défenseur a toujours la confiance de Didier Deschamps, "content" de ses prestations à la Coupe du monde. "Il traînera son passé comme un boulet. Ca va mieux parce qu'il a été performant. Je savais qu'il se préparait pour", assure le sélectionneur, qui ne veut plus qu'on parle de la crise des Bleus au Mondial 2010. "De reparler de certains événements, ça m'énerve. Ils ne pourront pas effacer ce qui s'est passé", estime Didier Deschamps. Mais pour définitivement faire oublier Knysna, rien de mieux qu'une grosse performance à l'Euro 2016 devant son public. Comme lors d'un certain Mondial 98...