Mise dans une position délicate par le comportement de toute une partie de sa famille avec laquelle elle n'a plus vraiment de liens, Meghan Markle ne reçoit pas pour autant un soutien inconditionnel de l'opinion publique. Si elle a été adoptée avec une déconcertante facilité par les Britanniques et par la famille royale – cette "famille qu'elle n'a jamais eue", disait Harry après leur Noël royal à Sandringham, vexant au passage l'autre clan –, tout le monde ne comprend pas, en particulier, la distance qu'elle a mise avec son père Thomas.
S'il semble évident que la fiancée du prince Harry n'a plus de relations avec son demi-frère Thomas Jr. et sa demi-soeur Samantha, issus du premier mariage de leur père commun et qui, l'un vexé et l'autre jalouse, l'attaquent à l'envi dans les médias, la situation avec son père est plus trouble. Et le dernier épisode en date n'arrange rien, bien au contraire : alors qu'il devait mener Meghan à l'autel en la chapelle St George à Windsor samedi 19 mai 2018, Thomas Markle père, entre scandale (complice et coupable de fausses paparazzades) et problèmes de santé (une opération du coeur mercredi 16), a renoncé et Meghan en a pris acte via un communiqué à la tonalité un peu étrange.
"Malheureusement, mon père n'assistera pas à notre mariage. Je me suis toujours souciée de mon père et j'espère qu'on lui laissera l'espace dont il a besoin pour se focaliser sur sa santé", faisait-elle savoir dans un court communiqué diffusé jeudi 17 mai, suivi d'un autre le lendemain annonçant qu'elle prendrait le bras du prince Charles le jour du mariage.
Les mots et la formulation choisis par l'Américaine de 36 ans pour évoquer Thomas Markle dans ce message laconique n'ont pas laissé d'être commentés par les internautes. Beaucoup, choqués par le manque de chaleur filiale, se sont émus de l'absence de toute émotion et de tout sentiment d'amour : "C'est quoi cette fille ? Un robot ? Elle ne peut même pas dire qu'elle aime son père ?", s'est insurgée une utilisatrice de Twitter, partageant un sentiment assez répandu chez les lecteurs. Même le blogueur star américain Perez Hilton a relevé ce wording intéressant, où "se soucier de" est préféré à "aimer". D'autres ont d'ailleurs estimé que le texte lapidaire aurait tout aussi bien pu être rédigé par un assistant.
D'aucuns se sont toutefois montrés plus complaisants et compréhensifs, estimant que la jeune femme se trouve dans une "position impossible" où, quoi qu'elle dise et quoi qu'elle fasse... ou pas, il y aurait eu matière à reproches. Le journaliste Duncan Larcombe, qui vient de publier une biographie du prince Harry (The Inside Story), a livré en ce sens son interprétation : "Voilà qui met un terme à toutes les spéculations et accusations selon lesquelles Harry et Meghan n'ont pas érigé une barrière pour protéger Thomas Markle... Elle dit bien 'se soucier de', ce qui signifie 'j'ai fait mon maximum'." Une lecture qui n'engage que lui.
Meghan Markle pourrait aussi bien avoir soigneusement choisi cette expression plutôt que tout autre comme en réponse aux récentes accusations assassines de son demi-frère Thomas : dans une lettre ouverte très virulente publiée par un tabloïd américain, celui-ci l'accusait d'avoir causé la faillite de leur père en utilisant son argent pour lancer sa carrière d'actrice avant de lui tourner le dos et de le laisser dans le besoin.