Alors que la trêve hivernale offre habituellement, comme les vacances d'été, l'opportunité aux familles royales de disparaître de l'espace médiatique, le prince Harry a fait tout l'inverse : deux jours après avoir pris part, en couple avec sa fiancée Meghan Markle, à la messe et aux festivités de Noël organisées par Elizabeth II dans son fief du Norfolk, Sandringham House, le prince de 33 ans était mercredi 27 décembre 2017 le rédacteur en chef invité de la matinale de la station BBC Radio 4. En fin d'émission, il a d'ailleurs livré ses commentaires sur le premier Noël royal de Meghan, visiblement adoptée par toute la famille...
Dès 6 heures du matin, Harry était sur le pont pour prendre les commandes de Today, programme qui occupe l'antenne de la station jusqu'à 9 heures. "Je comprends maintenant l'intérêt du café", a-t-il plaisanté. Comme quoi, son sens de l'humour légendaire se met vite en marche. Il a d'ailleurs aidé d'emblée les auditeurs à se lever du bon pied en programmant une chanson de grime (un genre musical d'électro né à Londres dont Dizzee Rascal est l'un des plus fameux représentants et qui a connu son essor sur les radios pirates plutôt que sur les ondes institutionnelles de la BBC) au titre idoine : Step Out of Bed. Un titre loin d'être choisi au hasard puisqu'il a été produit par une association de Nottingham avec lequel le prince a travaillé par le passé.
A 7h30, il a reçu la grande star britannique de la boxe, Anthony Joshua, qui en a profité pour postuler avec humour pour le cas où Harry aurait besoin d'un témoin à son mariage avec Meghan Markle, lequel sera célébré le 19 mai 2018 à Windsor. Dans la foulée était diffusée, à 8 heures, une interview de Barack Obama qu'il a réalisée, la première de l'ancien président américain depuis qu'il a abandonné le bureau ovale à Donald Trump. Barack Obama, qu'Harry connaît bien pour l'avoir entraîné dans l'aventure de ses Invictus Games (c'est d'ailleurs en marge de la 3e édition, en septembre dernier à Toronto, qu'il a réalisé cet entretien avec l'ex-président) et dans une campagne de teasing sur Twitter des plus fun, a d'ailleurs glissé un subtil (encore que...) tacle à son successeur en priant les grands dirigeants du monde à utiliser les réseaux sociaux avec prudence - ce qui ne caractérise pas vraiment l'utilisation compulsive que le président Trump fait de Twitter.
Très à l'aise avec Barack Obama, le prince Harry n'a pas hésité à lui poser des questions piquantes, comme... lui demander qui de William ou lui il préfère ! "William, à cet instant précis", a rétorqué, taquin, l'ancien POTUS. En revanche, il a fait le bon choix quand son interlocuteur lui a demandé s'il préférait la série Suits - dont Meghan Markle fut l'héroïne - ou The Good Wife - avec Julianna Margulies en tête d'affiche. "Très, très, très bonne réponse", a réagi avec humour Harry quand Barack a choisi avec assurance la première. Il a aussi dit préférer la reine Elizabeth II, "The Queen", au groupe Queen, recevant à nouveau l'approbation du petit-fils de la monarque.
A 8h45, le prince Harry a reçu celui qu'il appelle "pa'" : son papa le prince Charles. Avec lui, ce sont bien sûr les questions environnementales qui ont été mises à l'honneur. Ecolo dans l'âme et dans les actes, en particulier dans son domaine de Highgrove House, l'héritier du trône a parlé "d'horreurs dont on ne parle pas" provoquées partout dans le monde par le changement climatique et a lancé un avertissement, estimant que "la technologie n'est pas la solution à nos relations avec la nature". Lorsque son fils lui a demandé de choisir un sujet en particulier, il a déclaré, évoquant ses années passées à se concentrer sur l'environnement : "Ce n'est pas tout le monde qui a fait cela, et peut-être qu'aujourd'hui, des années après, on commence à réaliser que ce que j'essayais de dire n'était peut-être pas aussi dingo qu'ils le pensaient. Le problème qui doit vraiment devenir le centre de l'attention, je crois, c'est toute cette problématique du changement climatique. Ce qui est, à l'heure actuelle, le plus grand multiplicateur de menaces que nous ayons à affronter."
Pour les dernières minutes de la matinale Today, de 8h55 à 9h, le prince Harry est passé de la place d'éditeur et d'intervieweur à celle d'interviewé. L'animatrice Sarah Montague l'a alors questionné sur le sujet qui intéressait sans doute tous les auditeurs : son Noël avec Meghan Markle à ses côtés. "C'était fantastique, elle a beaucoup aimé", a-t-il répondu, soulignant que sa propre famille a "adoré l'avoir" avec eux en cette occasion - grâce à Elizabeth II qui, bien que l'Américaine ne soit pas encore mariée à Harry et donc pas encore officiellement membre de la famille, l'a conviée. Et la réciproque est vraie : "C'est, j'imagine, la famille qu'elle n'a jamais eue", a observé le prince de 33 ans. Les parents de Meghan Markle, Doria Ragland (61 ans), avec qui Harry s'entend à merveille, et Thomas Markle (73 ans), qui vit reclus et fauché au Mexique, ont divorcé en 1987 lorsqu'elle n'avait que 6 ans et autant dire qu'elle n'a guère connu de véritable vie de famille par la suite.
Harry a confirmé que sa fiancée et lui ont été hébergés par le prince William et la duchesse Catherine de Cambridge dans leur maison d'Anmer Hall sise sur le domaine de Sandringham : "On s'est éclatés chez mon frère et ma belle-soeur, à courir partout avec les gosses [le prince George et la princesse Charlotte]." Il s'est également chargé d'expliquer à sa dulcinée "tout un tas" de traditions familiales : "Je crois qu'on a l'une des plus grandes familles à ma connaissance, et toutes les familles sont complexes. Mais sans conteste, elle s'en est tirée d'une manière absolument incroyable. Elle s'intègre et c'est la famille qu'elle n'a, j'imagine, jamais eue."
Au final, le prince Harry a reçu un grand satisfecit de Justin Webb, animateur habituel de Today, qui l'a trouvé très à l'aise et très impliqué. Ce dont témoignent les images que nous vous proposons dans notre diaporama.