Le discours qu'a prononcé Meryl Streep après avoir reçu le prix Cecil B. DeMille, saluant sa carrière, durant la cérémonie des Golden Globes le 8 janvier au Beverly Hilton Hotel, a été très applaudi et n'a laissé personne indifférent. Sans prononcer le nom de Donald Trump, elle a critiqué l'attitude de celui qui vient de remporter les élections présidentielles américaines : "Hollywood croule sous les gens venus d'ailleurs et les étrangers. Si vous les mettez tous dehors, vous n'aurez plus rien à regarder que du football américain et des arts martiaux mixtes, qui ne sont pas de l'art. (...) L'irrespect amène l'irrespect. La violence incite à la violence. Et quand les puissants se servent de leur rang pour brutaliser les autres, nous sommes tous perdants."
L'homme politique américain le plus impopulaire à Hollywood a alors décidé de réagir en usant de... violence verbale : "Meryl Streep, l'une des actrices les plus surestimées à Hollywood, ne me connaît pas mais m'a attaqué hier soir aux Golden Globes. Elle est le laquais d'Hillary [Clinton] qui a beaucoup perdu. Pour la 100e fois, je ne me suis jamais moqué d'un journaliste handicapé (je ne ferai jamais ça) mais je lui ai simplement montré qu'il s'était aplati en changeant une histoire qui date de seize ans en me faisant passer pour une mauvaise personne. Encore une preuve de la malhonnêteté de médias !"
Le reporter en question, qui travaille pour le New York Times, se nomme Serge Kovaleski. Les médias avaient braqué leurs projecteurs sur lui en novembre quand Trump avait cité un de ses anciens articles comme preuve que les Américains de confession musulmane se réjouissaient des attaques du 11-Septembre. Kovaleski avait alors précisé que son article mentionnait seulement des manifestations supposées et jamais officiellement confirmées aux États-Unis. En réaction, Trump avait bougé les bras comme le journaliste qui souffre d'arthrogrypose, une maladie qui entraîne une raideur des articulations.
Si Meryl Streep a attaqué ses idées, le controversé Donald Trump a choisi pour la critiquer un argument très difficilement défendable : dire que l'actrice aux trois Oscars et 19 nominations est surestimée... À moins qu'il n'ait pas digéré la parodie qu'elle avait faite de lui lors de l'édition annuelle du gala Shakespeare in the Park au Public Theater de New York le 6 juin...