On le verrait bien nommé dans la catégorie du meilleur acteur dans un second rôle aux prochains Oscars 2014. S'il en est ainsi pour Michael Fassbender, tant mieux. Mais l'acteur nous en assure, il ne fera pas campagne pour une statuette avec Twelve Years A Slave, au sortir de son triomphe à Toronto en septembre dernier.
Auréolé à la Mostra 2011 d'un prix d'interprétation masculine qui fait sensation pour sa performance dans Shame, l'acteur germano-irlandais ne sait pas alors que sa composition va donner lieu à une course aux récompenses. L'acteur s'y prêtera bien malgré lui, glanant des nominations aux BAFTA ou Golden Globes, mais repartant bredouille, avec quelques breloques de cérémonies mineures.
Longuement interrogé dans le numéro de novembre de GQ dont il fait la couverture, Michael Fassbender l'assure : il ne participera pas à la campagne aux Oscars de 12 Years A Slave, prochain long métrage de Steve McQueen à qui l'on doit déjà Hunger et Shame dans lesquels jouait le magnétique Michael Fassbender. "C'est une corvée, tonne l'acteur. Je ne suis pas un politicien. Je suis un acteur." Un coup de tonnerre qui explique aussi pourquoi il n'a pas participé à toutes les avant-premières récentes du film, notamment à Los Angeles (lors d'une projection à Directors Guild Of America) le 12 octobre, ou deux jours plus tôt sur le territoire chargé d'histoire de la Nouvelle-Orléans.
"Vous savez, je le comprends. Chacun fait son travail. Donc vous essayez, aidez, facilitez autant que vous pouvez. Mais je ne me mettrai pas une nouvelle fois dans ce genre de situation", lâche-t-il, fatigué par une dernière campagne qui n'aura finalement pas porté ses fruits malgré les plus belles récompenses lui étaient promises.
Le séduisant acteur avance ensuite une autre excuse tout aussi valable : l'agenda. Michael Fassbender est un homme courtisé et son calendrier n'a plus franchement de place pour accueillir des déplacements hebdomadaires aux quatre coins du monde, auxquels il faudra ajouter les tournages personnels. Michael Fassbender préfère se focaliser sur Slow West, qu'il tourne en Nouvelle-Zélande avec Kodi Smit-McPhee et Ben Mendelsohn, puis sur MacBeth, avec à ses côtés l'oscarisée Marion Cotillard.
La déclaration de Fassbender pourra faire écho à celle de Joaquin Phoenix, accordée il y a moins d'un an au magazine Interview. L'acteur, pressenti et oscarisable à l'époque pour The Master, s'était emporté violemment contre les Oscars, assurant que cette cérémonie était une "pure et totale connerie" et qu'il ne souhaitait pas être de la partie. Très virulent, Phoenix avait assuré que c'était "une carotte, mais la plus dégueulasse qu'il m'ait été donné de goûter de toute ma vie". "Je ne veux pas de cette carotte. C'est totalement subjectif", avait alors déclaré le sulfureux acteur de Gladiator. "Opposer des gens les uns contre les autres... c'est la chose la plus stupide au monde", avait-il conclu.