Hier, vous étiez quelque 2 millions à rire à Ramatuelle en compagnie de Michel Drucker (France 2). Rire : une activité délicieuse pour le présentateur qui doit actuellement affronter une mésaventure qui prend des proportions ahurissantes, grâce à nos confrères persévérants du Canard Enchaîné.
Depuis 2008, l'animateur de Vivement Dimanche avait la folle envie de se construire une nouvelle petite maison familiale (de presque 300 m²...) - il a déjà deux maisons juste à côté... il n'est pas à la rue - à Eygalières, dans les Bouches-du-Rhône. Il a donc acheté un bout de terrain supplémentaire et demandé un permis de construire pour concrétiser son envie : jusque-là, rien d'anormal. Sauf que.. quelques soucis entachent ce beau rêve d'une maison familiale.
Retour sur le scandale de l'affaire de la maison d'Eygalières
Le terrain est en fait dans une zone protégée, puisque la construction s'est faite à 340 mètres d'un monument classé comme historique (la Chapelle Saint-Sixte). Or, la loi exige un minimum de 500 mètres d'éloignement avec un tel vestige... Premier point noir.
Ériger une bâtisse à côté d'un tel monument est impensable pour les écolos et les amoureux de l'histoire : la ligue de défense des Alpilles n'a d'ailleurs pas tardé à manifester son mécontentement devant l'entreprise d'un tel projet. D'autant que le permis de construire a été accordé avec une étrange rapidité à M. Drucker (le maire est l'un de ses amis...). Permis de complaisance, se demandait le Canard en avril 2009 ?
Au-delà de ce permis accordé plus ou moins facilement, reste le problème de la distance, qui peut toutefois être contourné. La loi peut accorder en effet une dérogation, mais il faut dans ce cas demander l'accord d'un architecte des Bâtiments de France... que Michel Drucker n'a pas eu pour des raisons (on va dire... nébuleuses) de "courrier qui n'est pas arrivé chez le destinataire", selon les autorités compétentes dans la délivrance du permis (la DDE - Direction Départementale de l'Equipement). Après un certain délai, l'absence de manifestation de l'architecte équivalant à un accord, le permis a été attribué à Drucker après que la DDE s'est fendue de justificatifs pour prouver la bonne foi de l'envoi du courrier. Problème : la ligue de défense des Alpilles a constaté de lourdes incohérences dans ces justificatifs et a porté plainte contre X pour faux et usage de faux, en juin 2009. En réclamant au passage l'annulation du "permis litigieux". En vain, le chantier s'est poursuivi avec l'accord de la mairie.
En octobre 2009, la ligue a déposé une nouvelle plainte en référé au tribunal administratif de Marseille, qui a donné lieu à une première mesure : si le magistrat n'a pas exigé l'arrêt des travaux, il l'a tout de même fortement recommandé. Et ce, en raison de doutes sur la légalité de l'obtention du permis. En décembre, le tribunal a finalement suspendu le permis, allant à l'encontre de la décision du maire... mais sans injonction, celui-ci a refusé de stopper les travaux. Une décision qui a donné envie au Canard déchaîné de creuser le dossier, en mai dernier : un voisin de Drucker s'est vu refuser l'agrandissement de sa maison. Pour justifier ce refus de permis, le maire a évoqué "une zone visuellement sensible", protégée par la "directive Paysage" et "dans laquelle sont interdites les constructions nouvelles non directement liées à l'exploitation agricole." Deux poids, deux mesures, pour M. le maire ? Aurait-il préféré privilégier son ami Michel ?
Le mois dernier, un énième rebondissement a eu lieu dans l'affaire puisque le Conseil d'Etat a confirmé le jugement rendu par le tribunal de Marseille (qui suggérait fortement l'annulation des travaux), alors que la maison est désormais terminée. Une annonce qui a redonné du courage à la ligue des Alpilles, laquelle a laissé entendre qu'une plainte au pénal pourrait voir le jour !
Drucker réagit enfin à la polémique...
Drucker n'est donc pas prêt de profiter de sa bâtisse. Mais il n'entend pas se laisser faire... Dans une interview qu'il a accordée au site nicematin.com, Michel déclare : "Je me retrouve avec une maison terminée mais dont le permis est suspendu. C'est surréaliste ! Depuis un an je suis régulièrement diffamé par la Ligue de défense des Alpilles. Elle laisse entendre que mon permis est litigieux et, de surcroît, de complaisance. Je ne resterai pas inerte sur le plan juridique. Et pas question de détruire cette maison édifiée pour ma famille. D'ailleurs, si la situation devait évoluer déraisonnablement, je me retournerai contre l'Etat".
La polémique risque de nous réserver encore quelques rebondissements...
...mais reste un vrai gentil
Michel est survolté et pousse un coup de gueule dans cette interview. Et même deux coups de gueule. L'animateur, qui reprendra bientôt Champs-Elysées (une fois par trimestre), évoque aussi les célébrité qui l'entourent souvent dans ses émissions. Attention, ça balance... "La plupart des artistes sont des gens fragiles, angoissés, égocentriques... Du style "parlez-moi de moi !". Il ne faut pas s'attendre à ce qu'ils pensent à autre chose qu'à eux." Ah, en fait, non : il rouspète mais ne balance pas.
Michel reste un vrai gentil. Sauf quand on s'attaque à sa maison familiale dans laquelle il aurait pu accueillir sa nièce Marie Drucker... et Gad Elmaleh, le chéri de celle-ci !