Le 15 mars dernier, le gouvernement français ordonnait à tous les restaurateurs du pays de fermer leurs entreprises afin d'endiguer l'épidémie du coronavirus. Une décision choc et brutale qui a fait naître une grande anxiété du côté des chefs pour leur avenir. Un peu plus de trois mois plus tard, il été annoncé qu'ils pouvaient de nouveaux accueillir leurs clients. Une réouverture qui est arrivée trop tard pour beaucoup d'entrepreneurs, lesquels ont eu le temps de s'endetter ou de mettre la clef sous la porte.
Michel Sarran, chef doublement étoilé basé à Toulouse, fait partie de ceux à avoir été touché de plein fouet par la crise économique causé par le confinement. Le juré de Top Chef de 59 ans aurait perdu pas moins de 200 000 euros durant cette période. Une somme colossale qu'il espérait toutefois récupérer grâce aux assurances. Sous contrat avec la compagnie AXA, cette dernière a malheureusement refuser de l'indemniser pour sa perte liée à l'épidémie. Le complice de Philippe Etchebest avait alors décidé de porter l'affaire devant la justice. Mais là encore, c'est la douche froide : le tribunal de commerce de Toulouse ne s'est pas rangé de son côté.
Le chef s'est confié auprès de France Bleu pour faire part de son mécontentement. Il estime amèrement que "les assurances n'ont pas joué pendant cette crise, et n'ont pas montré de solidarité". Pour éviter de payer, elles se sont cacher derrière un contrat qui "n'a pas vocation à indemniser une épidémie généralisée au territoire voire à une pandémie comme celle du Covid-19". AXA explique ainsi qu'une indemnisation aurait été possible si seul Michel Sarran avait été touché par la crise sanitaire. "Dès lors, la garantie perte d'exploitation en raison de la fermeture administrative du seul établissement de l'assuré pour cause épidémique est un événement probable et rentre bien dans le cadre de la couverture d'un risque aléatoire et permet à l'assuré de mobiliser sa garantie."
Un verdict incompréhensible aux yeux de Michel Sarran vu la situation inédite engendrée par le coronavirus. Il se dit d'ailleurs "dégoûté" et "en colère" auprès de nos confrères. "C'est la caricature des contrats dont il faut lire les petites lignes jusqu'au bout. On en a marre de ça !" Il compte désormais faire appel.