La décision a de quoi surprendre... Alors que Mireille Mathieu avait été déboutée face au Petit Journal de Canal+, la justice a fait condamner France 2 !
Petit rappel des faits. En 2012, la chanteuse qui célébrait il y a peu ses 50 ans de carrière avait assigné en justice pour "dénigrement" et "diffamation" le programme satirique de la chaîne cryptée, lequel se moquait de la star pour ses déclarations à la télévision russe sur les Pussy Riot. Demandant 100 000 euros de dommages et intérêts, Mireille Mathieu a finalement été déboutée. Hors, comme le dévoile l'AFP, pour des propos diffusés en septembre 2012 dans l'émission On n'est pas couché, France Télévisions et son PDG Rémy Pflimlin ont été condamnés mercredi par la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris à verser 5 000 euros de dommages et intérêts et 4 000 euros pour les frais de justice à la chanteuse. Cette dernière demandant au départ 100 000 euros de dédommagement.
Ce qui a fâché la chaîne et la chanteuse, véritable star en Russie ? Comme pour Canal+, des réactions au sujet de la condamnation des Pussy Riot à deux ans de camp de travail pour une "prière punk" contre le président russe Vladimir Poutine. Raillée sur la base de propos diffusés sur une chaîne russe - dans lesquels Mireille Mathieu jugeait ces "jeunes filles un peu inconscientes" et qualifiait de "sacrilège" le fait qu'elles aient choisi une église pour protester - la chanteuse avait expliqué dans un communiqué que l'interview avait été coupée au montage, chose reconnue par la chaîne.
Malgré tout, le 8 septembre, alors qu'On n'est pas couché a été enregistré après la diffusion du communiqué, Laurent Ruquier et son équipe n'ont pas tenu compte de ce dernier. Selon la défense, les propos tenus dans les émissions du 8, 22 et 29 septembre ont été réalisés "avec la plus grande légèreté et une absence caractérisée de prudence dans l'expresse" et "une évidente malveillance à l'encontre de Mireille Mathieu, dans le but de la discréditer aux yeux du public, et ce au mépris de la vérité au moyen d'une dénaturation des faits qui ne saurait aucunement être légitimée par un droit à l'humour."
Le tribunal a également estimé que le 22 septembre, l'émission a, par la voix de Laurent Ruqiuer, "délibérément choisi d'alimenter à nouveau la polémique en déclarant, une nouvelle fois et sans nécessité aucune que Mireille Mathieu a chanté pour Khadafi, et ce alors qu'elle n'a jamais chanté pour l'ex-dirigeant libyen, mais qu'elle lui a été uniquement présentée par Vladimir Poutine en marge d'un concert donné par elle." Ce qui est vrai...
Sarah Rahimipour