Au fils des ans, le rituel reste le même, mais le roi Mohammed VI prend petit à petit quelques cheveux blancs, et son fils le prince héritier Moulay El Hassan prend des centimètres... Le souverain du Maroc célébrait le 30 juillet 2015 le 16e anniversaire de son intronisation célébrée en 1999 une semaine après la disparition de son père le roi Hassan II.
Temps fort des célébrations, le monarque, qui aura 52 ans le 21 août, présidait jeudi au palais royal, à Rabat, une réception officielle. Entouré de son fils et héritier très concentré, le prince Moulay El Hassan, toujours aussi longiligne et de plus en plus grand du haut de ses 12 ans, mais aussi de son frère le prince Moulay Rachid (qui présidait le même jour le déjeuner de fête rassemblant toute la classe politique du pays au Royal Golf Dar Es-salam) et son cousin le prince Moulay Ismail, Mohammed VI du Maroc a entendu retentir l'hymne national, puis une salve de 21 coups de canon marquant cet anniversaire.
S'en est suivi une longue procession de personnalités marocaines et étrangères (diplomates, hommes de foi, hauts magistrats, hauts gradés des armées, etc.) venus présenter leurs hommages au souverain, lequel a par ailleurs distribué comme chaque année un certain nombre de ouissams royaux, distinction de l'ordre honorifique marocain (équivalent de la Légion d'honneur en France). Deux ouissams Al Arch - Classe exceptionnelle, la plus haute des distinctions, ont été attribués, l'un à titre posthume, remis au fils de l'ancien diplomate, historien et écrivain Abdelhadi Tazi, l'autre à Mohamed Ait Idder, résistant et learder politique.
Moment attendu de la Fête du Trône, Mohammed VI a prononcé son traditionnel discours à la nation. Une allocution qu'il a installée comme une "occasion annuelle pour marquer une pause et nous interroger sur les réalisations que le Maroc a accomplies et sur les défis qu'il affronte", une opportunité privilégiée de faire un bilan exhaustif. Cette année, avant de dérouler les actions et ambitions, il a toutefois souhaité penser en premier lieu à ceux qui sont encore exclu du progrès, aux plus démunis : "Tout ce qui a été réalisé, nonobstant son importance, restera insuffisant pour notre pays tant qu'une frange de la société continue à souffrir des conditions pénibles de la vie, et tant qu'elle éprouve le sentiment d'être marginalisée, malgré tous les efforts déjà consentis. Certes, c'est une catégorie qui est en passe de se rétrécir de plus en plus. Mais je tiens, néanmoins, à ce que tous les citoyens puissent profiter des richesses de la nation. Comme j'en ai fait le serment, je continuerai à travailler jusqu'au dernier souffle pour arriver à ce dessein. Car Notre ambition pour rendre heureux Notre peuple est sans limites", a-t-il ainsi déclaré lors de ce discours dont l'intégralité est disponible sur le site institutionnel du royaume.