La semaine dernière, c'est sans surprise Les Petits Mouchoirs de Guillaume Canet et sa bande qui se sont imposés au box-office national et qui poursuivent leur parcours triomphal, dépassant les 2 millions d'entrées en deux semaines d'exploitation. Que nous réserveront les sorties cette semaine ? C'est ce que nous saurons très prochainement, mais en attendant, nous avons choisi de mettre en lumière trois films sur la dizaine à sortir le mercredi 3 novembre 2010 : un drame historique, un thriller politique, et une comédie d'horreur très belge.
"La princesse de Montpensier" - de Bertrand Tavernier - avec Mélanie Thierry, Gaspard Ulliel, Lambert Wilson et Grégoire Leprince-Ringuet.
1562, la France est sous le règne de Charles IX, les guerres de religion font rage...
Depuis son plus jeune âge, Marie de Mézières aime Henri, Duc de Guise. Elle est contrainte par son père d'épouser le Prince de Montpensier. Son mari, appelé par Charles IX à rejoindre les princes dans leur guerre contre les protestants, la laisse en compagnie de son précepteur, le Comte de Chabannes, loin du monde, au château de Champigny.
Elle tente en vain d'y oublier sa passion pour Guise, mais devient malgré elle l'enjeu de passions rivales et violentes auxquelles vient aussi se mêler le Duc d'Anjou, futur Henri III.
Présenté lors du dernier Festival de Cannes, cette Princesse de Montpensier avait laissé la Croisette dans l'interrogation. En effet, malgré une mise en scène extrêmement aboutie de Tavernier, entre fougue et intimité, malgré le charme évident d'un jeune casting qui promet de belles heures au cinéma français, le scénario difficile et surtout des dialogues trop littéraires rendent le tout légèrement trop inaccessible pour nous immerger dans ce pan pourtant fascinant de l'histoire de France.
Note : **
"Fair Game" - de Doug Liman - avec Sean Penn, Naomi Watts et Khaled Nabawy.
Valerie Plame, agent de la CIA au département chargé de la non-prolifération des armes, dirige secrètement une enquête sur l'existence potentielle d'armes de destruction massive en Irak. Son mari, le diplomate Joe Wilson, se voit confier la mission d'apporter les preuves d'une supposée vente d'uranium enrichi en provenance du Niger. Mais lorsque l'administration Bush ignore ses conclusions pour justifier le déclenchement de la guerre, Joe Wilson réagit via un éditorial dans le New York Times déclenchant ainsi la polémique. Peu après, la véritable identité de Valerie Plame est révélée par un célèbre journaliste de Washington. Avec sa couverture réduite à néant et ses contacts à l'étranger en danger de mort, Valerie voit s'effondrer sa carrière et sa vie privée.
Après des années au service du gouvernement américain, elle va devoir maintenant se battre pour sauver sa réputation, sa carrière et sa famille.
Fascinant, prenant, résolument engagé, ce long métrage commercial délicatement déguisé en brûlot anti-Bush nous tient en haleine de la première à la dernière minute. On en attendait pas moins de Doug Liman, cinéaste inspiré de Go !, La mémoire dans la peau ou Mr. & Mrs. Smith. D'autant qu'il a pu disposer d'un casting parfait, avec en tête un duo d'acteurs impeccable.
Note : ***
"Kill Me Please" - d'Olias Barco - avec Aurélien Recoing, Virginie Efira et Benoît Poelvoorde.
Le docteur Kruger est un pionnier décidé à faire entrer le suicide dans la modernité. Sa clinique reçoit une subvention gouvernementale afin que le suicide ne soit plus une tragédie, mais un acte médical assisté. Son rêve est de trouver un cadre thérapeutique à l'intérieur duquel la médecine parvient à dominer cette pulsion de destruction que les désespérés, ou les malades, veulent exercer contre eux-mêmes. Chaque jour, le docteur Kruger reçoit ses malades et les écoute. Tour à tour, les patients défilent dans son bureau et examinent avec lui les motifs qui justifient - ou non - leur suicide à venir. Lorsque la décision est prise, chacun a le droit de voir exercer un dernier souhait : déjeuner spécial, vin d'excellence, lubie personnelle. Le docteur Kruger est un humaniste qui cherche à rendre la mort des autres plus douce. Mais dans la montagne isolée où il a décidé de bâtir son rêve de "suicide idéal", quelque chose vient lui rappeler que personne ne contrôle la pulsion de mort : la mort elle-même.
Quand les Belges se réveillent, ça fait mal ! On en avait déjà eu un petit aperçu avec la comédie devenue culte Dikkenek, et pour les plus anciens avec le chef-d'oeuvre d'humour glauque C'est arrivé près de chez vous. Cette fois, Olias Barco (Snowboarder) va plus loin et emmène avec lui le délirant Benoît Poelvoorde et la très ravissante Virginie Efira, pour une comédie noire politiquement très incorrecte qui se regarde avec un plaisir coupable mais jubilatoire. L'ovni de la semaine à découvrir de toute urgence.
Note : ***
Et n'oubliez pas : Viva el Cinema !
Adam Ikx