Dimanche 23 octobre, la France est passé tout près d'une victoire en finale de la Coupe du monde de rugby.
Un trophée qui aurait conclu un parcours semé d'embûches dans un pays qui ne vivait que pour son équipe. Car la Nouvelle-Zélande, pays hôte de cet événement planétaire, était tout entière derrière ses All Blacks, donnés archi-favoris à l'orée de cette Coupe du monde.
Et tout au long de son séjour à l'autre bout de la Terre, le XV de France aura dû lutter contre les éléments, internes comme externes. Les résultats sportifs et le jeu déployé, à la limite du pathétique, quand il ne le fut pas à l'image du match contre les Tonga où les Bleus touchèrent le fond, alimentèrent la presse française sur le niveau supposé de cette équipe. La presse néo-zélandaise s'évertua aussi à critiquer, polémiquer et déstabiliser le groupe France à travers de fausses accusations et allégations.
Puis ce fut au sein de l'équipe elle-même, avec des sorties médiatiques surprenantes de la part de son sélectionneur Marc Lièvremont, qui réussit l'exploit de se mettre à dos ses joueurs. Le XV tricolore doit également affronter le monde du rugby, qui, après sa victoire étriquée face au Pays de Galles, considère que les Bleus font honte à cette Coupe du monde...
Mais c'est souvent dans l'adversité que se créent des liens, une véritable unité. En prenant la parole devant son groupe au lendemain de la pitoyable défaite face aux Tonga, le capitaine Thierry Dusautoir a réussi à remettre ses joueurs dans le sens de la marche. Joueur exemplaire, il aura su mobiliser et motiver l'ensemble de ses coéquipiers pour livrer un combat de toute beauté face aux Blacks lors d'une finale étouffante. Capitaine courage, homme d'actes plus que de mots, Thierry Dusautoir n'aura pourtant pu empêcher la défaite 8-7...
Les All Blacks auront pourtant tremblé toute la rencontre, face à une équipe de France sublimée et motivée qui n'aura pas hésité une seule seconde à provoquer les Néo-Zélandais lors de leur traditionnel Haka, formant un V de la victoire avant de s'avancer en signe de défi vers leurs adversaires. Un geste qui leur coûtera une belle amende de 2875 euros pour avoir contrevenu au "protocole rituel et culturel".
Et si la défaite est bien évidemment amère, le trophée de meilleur joueur de l'année décerné à Thierry Dusautoir, qui sera reçu avec ses collègues à l'Elysée mercredi, ne viendra pas compenser les larmes de Morgan Parra, Alexis Palisson et toute la maison bleue...