Deux jours. Deux jours et l'équipe de France de rugby saura.
Ce dimanche 23 octobre, le XV tricolore affrontera les All Blacks en finale de la Coupe du Monde de rugby. Une petite revanche en perspective pour les Bleus après leur piteuse défaite en phase de poule face à ces mêmes Néozélandais...
Mais les tricolores ne préparent pas de la meilleure des façons leur finale. Le sélectionneur Marc Lièvremont est la cible des observateurs : des tensions entre les joueurs et ce dernier sont apparues au grand jour, et la presse néozélandaise se fait un plaisir de démonter les Bleus. Dernière attaque en date, celle du New Zealand Herald, qui tisse une véritable réputation de brutes aux joueurs français.
Difficile cependant de taper sur une équipe qui est la plus disciplinée du tournoi ! Le journal néozélandais a donc ressorti les vieilles histoires, et met en garde ses joueurs contre "les saloperies françaises", une spécialité "locale". Pour autant, les attaques gratuites et quasi quotidiennes depuis le début de la semaine de ce journal n'atteignent visiblement pas les joueurs, à l'image d'un Nicolas Mas serein, lui qui a été sélectionné dans l'équipe des bad boys de la Coupe du monde dressée par le New Zealand Herald : "J'aime bien le film, préfère plaisanter le pilier catalan. C'est une provocation. Je ne pense pas mettre de fourchettes. Si ça leur fait plaisir tant mieux. Il faudra être agressif. Mais ce ne sont pas des anges non plus. C'est normal qu'il y ait cet affrontement. Je ne pense pas que l'on soit plus violent que les All Blacks."
Finalement ces attaques ne sont peut-être que le reflet d'une grande appréhension de la part des All Blacks qui connaissent si bien les Français capables du meilleur, comme du pire. Le pire, c'est cette défaite face aux îles Tonga en phase de poule, ou le non-match du XV du coq en demi-finale face aux Gallois. Et le meilleur, ce sont ces deux matchs de Coupe du monde en 1999 et 2007, où la France réussit l'exploit de sortir les Néozélandais de la compétition alors que personne ne les attendait... Un point de vue partagé par Dan Carter, l'ouvreur légendaire des Blacks, blessé durant cette coupe du monde : "Il y a beaucoup de sceptiques sur leur potentiel, mais nous savons à quel point cette équipe peut être dangereuse, surtout quand elle est dos au mur. Elle l'a montré en 1999 et 2007. Il doit y avoir quelque chose de particulier dans la mentalité française. Cette capacité à se mobiliser pour un événement le jour J. Nous devons nous attendre à l'inattendu. Les Français sont toujours les meilleurs pour créer la surprise."
En attendant de créer l'exploit, les joueurs s'entraînent. Après une journée détente en début de semaine, les tricolores ont repris le chemin des pelouses. Si les visages sont sérieux lors des exercices, et notamment le capitaine Thierry Dusautoir, on sent poindre une légère décontraction à l'approche de la dernière marche. Certains y verront un manque de concentration, d'autres, au contraire, l'assurance d'être prêt.
La réponse, seuls les joueurs de l'équipe de France la connaissent. Dimanche, ils auront 80 minutes pour se surpasser. 80 minutes pour entrer dans la légende et battre chez eux, à domicile, dans leur antre de l'Eden Park, les terribles All Blacks.