Mort d'Annie Girardot : Les hommages de Claude Lelouch, Mireille Darc...
Publié le 28 février 2011 à 18:43
Par Samya Yakoubaly | Rédactrice
Cinéphile, elle adore regarder des bande-annonces et des moments historiques à la télévision. Le prochain James Bond ou le discours d’investiture de Barack Obama lui donnent les mêmes frissons.
Annie Girardot en 2006 en Russie Annie Girardot en 2006 en Russie© Abaca
Annie Girardot recevant le César du meilleur second rôle pour Les Misérables en 1996
La bande-annonce du film Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas... mais elle cause !
Un extrait de Docteur Françoise Gailland avec Anna Girardot
Un extrait du film Mourir d'aimer (1970)
La bande-annonce de La Pianiste
Annie Girardot en 2000 au festival de Nice
Annie Girardot et Renato Salvadori en 1962
Michel Galabru et Annie Girardot avec leurs César en 1977
Annie Girardot sur le tournage d'Elle cause plus, elle flingue, en 1972
Annie Girardot en 1985
Annie Girardot et sa fille Giulia en 1988
Annie Girardot en 1999 dans Vivement dimanche
Annie Girardot et son César du meilleur second rôle pour Les Misérables en 1996
Annie Girardot en 1995
Annie Girardot, honorée à l'Elysée en 2000
Annie Girardot aux César en 2002, où elle a obtenu le prix du meilleur second rôle pour La Pianiste
Annie Girardot jouant Madame Marguerite en 2003
Annie Girardot lors de l'avant-première du film Le temps des porte-plumes en 2006
Annie Girardot en 2006
La suite après la publicité
Ce 28 février, à 14h25, Annie Girardot est morte à l'hôpital Lariboisière à Paris, à l'âge de 79 ans. Cette grande actrice pour les écrans comme pour la scène, atteinte de la maladie d'Alzheimer, laisse derrière elle un superbe parcours, marqué par un passage à vide dans les années 1980. Rocco et ses frères, Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause !, Mourir d'aimer, La Zizanie, ou encore La Pianiste, autant d'oeuvres qui l'inscrivent au rang de légende du cinéma français. De plus, elle a obtenu le César de la meilleure actrice pour Docteur Françoise Gailland (1977) et celui de la meilleure actrice dans un second rôle pour Les Misérables (1996) et La Pianiste (2002), ainsi que deux Molières (un pour Madame Marguerite, l'autre d'honneur) en 2002. Face à cette nouvelle, les réactions ne se sont pas fait attendre.

"Annie Girardot était peut-être la plus grande actrice du cinéma français d'après-guerre", salue Claude Lelouch sur BFMTV. "Elle restera mon plus beau souvenir de metteur en scène et mon plus beau souvenir d'homme. C'était une femme extraordinaire, aussi bien devant la caméra que derrière la caméra. [...] C'est une grosse grosse perte pour le cinéma français. Je l'ai fait tourner 5 fois. J'ai été très heureux quand elle a eu le César. Quoiqu'il arrive on se souviendra de ce qu'elle a réussi, pas de ce qu'elle a raté. Je suis très malheureux à titre personnel d'en parler."

L'actrice Line Renaud s'est confiée à l'AFP : "Annie était un monument du cinéma français, une immense actrice, très instinctive et toujours juste. Son départ est bouleversant. Je suis allée l'embrasser une dernière fois dimanche soir. Sa fille Giulia et sa petite-fille Lola m'avaient appelée pour me dire que c'était la fin. Cela a été réconfortant de la voir entourée de tellement d'amour. J'ai trouvé Annie très paisible. Depuis tant d'années, nous avions une grande complicité. En 1995, on avait tourné Les Filles du Lido. Depuis, on se surnommait Les Gourdasses en souvenir du tournage".

Vedette comme elle du cinéma des années 1970, Mireille Darc n'a pas caché son émotion, en témoignent ses mots à l'AFP : "Annie était une très, très grande. Jouer avec elle était un éblouissement. Elle était étonnante. Elle aimait la vie. Annie était une femme de coeur et était généreuse. Pour moi, c'était plus qu'un modèle sur le plan artistique. Annie pouvait incarner tous les rôles. En Italie, j'ai habité chez elle. C'était quelqu'un d'extraordinaire qui dévorait la vie. Le dernier film que nous avons tourné ensemble était Elle boit pas elle fume pas elle drague pas mais... elle cause, de Michel Audiard."

Le réalisateur Bertrand Blier est lui "sous le choc" à l'annonce du décès d'Annie Girardot, se souvenant avec émotion d'une personne "tellement drôle et douloureuse à la fois". Il l'avait dirigé dans Merci la vie en 1990 : "Mais j'ai regretté de ne pas l'avoir contactée plus tôt, je pensais que je n'avais pas de rôle assez important pour elle. C'était une erreur."

Pour Jean Rochefort, elle était "l'amie idéale" et "la partenaire idéale", apprend-on sur BFM TV. "Il y a eu un moment où l'apparence était l'essentiel et elle a été la victime. [...] Jouer avec elle était un régal. Vivre avec elle était un régal. C'était la copine, c'était mieux que l'amie, on pouvait comptait sur elle. [...] Son immense talent, et ça ça ne s'apprend pas, c'est que toutes les femmes s'identifiaient à elle. [...] Beaucoup de personnes n'ont pas été gentilles face à la fragilité de cette femme."

Comédien et metteur en scène, Robert Hossein a partagé son émotion sur RTL: "J'ai travaillé avec elle, je l'aimais infiniment." C'était "une colossale et magnifique actrice d'une générosité, d'une présence, d'un tempérament, d'une nature originale et vraiment extraordinaire. J'ai une immense estime pour cette immense comédienne. Je retiendrai d'elle [...] quelqu'un qui avait un énorme caractère, une autorité terrible et une vie assez passionnée, assez tourmentée, quelqu'un d'extraordinairement attachant. C'est une grande perte pour la profession..."

Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a annoncé dans un communiqué de presse : "J'apprends avec une très vive émotion la disparition d'Annie Girardot. C'est un moment douloureux pour le cinéma qui perd l'une de ses grandes étoiles, mais aussi pour le public, avec qui elle entretenait une longue et chaleureuse complicité. [...] Elle fut une immense comédienne, bien sûr, mais aussi une dame au grand coeur, une femme engagée et volontaire à tous les âges de sa vie et de sa carrière. [...] Annie Girardot incarnait un type d'héroïne moderne, fonceuse et frondeuse, qui séduisait autant qu'elle fascinait. [...] Avec sa gouaille généreuse, sa simplicité communicative et sa voix si caractéristique, elle était une actrice extraordinairement populaire."

"C'était une vieille amie puisqu'on était au Conservatoire ensemble. [...] Je n'ai pas eu la chance de la diriger", regrette le réalisateur Jean-Pierre Mocky. Le cinéaste Claude Pinoteau (La Gifle) voit en Annie Girardot, d'après ses mots à BFM TV, "une femme extrêmement attachante, parce qu'elle était simple et gaie. Elle avait une personnalité très à part, peut-être parce qu'elle arrivait d'une famille très modeste."

Michel Galabru a déclaré (à l'AFP) : "Cette disparition est évidemment très triste mais c'est sans doute une délivrance car Annie était atteinte de cette maladie atroce qu'est l'Alzheimer. C'était une femme charmante, une actrice exceptionnelle. Le film d'elle que je préfère est Docteur Françoise Gailland. Le public l'adorait. Elle a eu une carrière lumineuse, la pauvre petite...".

L'ancien ministre de la Culture Jack Lang, a fait part de ses sentiments à l'AFP : "L'éblouissante carrière cinématographique d'Annie Girardot fait parfois oublier qu'elle fut d'abord une étonnante et rare actrice de théâtre. Sa gouaille irrésistible, sa puissance sur le plateau donnaient à tous ses rôles, un éclat, une force, une lumière incomparable [...] Sa personnalité dominait chaque oeuvre. [...] Girardot restera à jamais comme un symbole de l'exigence artistique la plus élevée."

Léo Bardon, secrétaire particulier et ami de la comédienne, a déclaré sur BFM TV : "C'est une grosse perte pour tout le monde, tous ceux qui étaient dans son entourage, et aussi pour le cinéma. C'était une grande dame J'espère qu'on ne va pas l'oublier. C'était une battante. Elle était toujours là, toujours le sourire." En 2009, dans le livre Annie, te souviens-tu... (aux éditions Michel Lafon), il a raconté le début de la descente vers un autre monde de l'actrice et son combat à ses côtés contre la maladie.

Un centre local d'information et de coordination gérontologique (CLIC) va être inauguré mardi à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et dédié à Annie Girardot.

De plus, en hommage à Annie Girardot, TF1 diffusera ce mardi 1er mars 2011 à 22h55 le documentaire intitulé Annie Girardot : Ainsi va la vie réalisé par Nicolas Baulieu avec la voix de Claire Keim.

Pour prolonger l'hommage, nous vous proposons ses photos, des images de ses plus grands films, ainsi que son discours bouleversant lors des César en 1996, lorsqu'elle a reçu le prix de la meilleure actrice dans un second rôle pour Les Misérables.

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