Le 31 décembre 2020, le magazine Paris Match a rendu hommage à Claude Brasseur, décédé mardi 22 décembre à l'âge de 84 ans, avec une couverture d'une beauté absolue. Sur celle-ci, on peut voir l'acteur et son fils Alexandre. Une photo en noir et blanc où le fils prend son père dans les bras, image touchante, comme le texte écrit par la star de Demain nous appartient pour son père. Pour Paris Match, Alexandre Brasseur a en effet fait appel à ses souvenirs.
"Il est parti un 22 décembre, le jour de la naissance de son père. A leur manière, ils se sont rapprochés pour l'éternité. Il est parti un 22 décembre, trois jours avant Noël, l'un des plus précieux, des plus délicieux moments de mon enfance", débute le fils endeuillé.
On s'est retrouvés tard et puis il est parti
Les premiers souvenirs heureux rapportés par Alexandre sont donc ceux de Noël, une fête qui durait "quatre ou cinq jours" et où famille et amis étaient conviés. "Mon père avait ses failles. (...) L'homme les fuyait parfois dans les extrémités de la vie. Il les gommait dans les grandes tables, l'amitié, la fraternité, la famille, et dans le rire", explique-t-il. Des failles dont Claude Brasseur parlait peu avec son fils. Il faut dire qu'il leur a fallu du temps pour apprendre à se parler. "Il s'est confié sur le tard", confie Alexandre qui révèle que les blessures de son père, le rapport de celui-ci avec sa mère, Odette ou avec son père, Pierre, sont des sujets qui ont été abordés "vers la fin de sa vie". "On s'est retrouvés tard. Entre père et fils c'est toujours trop tard... On s'est retrouvés tard et puis il est parti", continue Alexandre.
Le comédien de 49 ans a toujours admiré son papa et le suivait enfant sur les plateaux le mercredi. C'est lui qui lui a donné le goût de la comédie. Alexandre se rappelle de cette fois, à l'âge de 14 ans, où il a dormi dans un refuge avec son papa, "les électros et les machinos" pour le tournage de Les loups entre eux en 1985. C'était "une des plus belles soirées" de sa vie.
Je n'ai jamais jugé mon père
Un des autres grands moments père-fils remonte à 2007. Ils ont joué ensemble dans la pièce de Guitry Mon père avait raison. Une collaboration qui a pris sens quand "chacun a goûté à la vie de l'autre", lors de la tournée. "La journée il venait avec moi visiter les villes et les musées. Un tour de France main dans la main qui nous a rapprochés", déclare-t-il.
Puis, arrive l'hommage à proprement parler d'Alexandre Brasseur : "Claude a vécu pleinement, effrontément. Il a souvent été persuadé que je le jugeais. Je n'ai jamais jugé mon père. A sa place, peut-être que, parfois, j'aurais fait pire. On ne doit juger, on doit chercher à comprendre, à accepter. J'ai aimé mon père sans condition. Je me souviendrai toujours de la chaleur de ses mains quand il vibrait. Il était brûlant. Il était vivant." Le père d'Alexandre Brasseur a été "aimé, choyé, entouré, dorloté, caressé" et le fils rend hommage à sa mère Mimi, "une sainte" qui lui a offert "l'amour fou jusqu'au bout".
Alexandre Brasseur conclut : "La nostalgie d'hier m'envahit déjà. Je repense à notre dernière promenade. Nous avons marché dans le Paris qu'il aimait, bras dessus, bras dessous, à son rythme. Nous nous sommes assis à la terrasse du Vagenende, boulevard Saint-Germain. On a bu des spritz et regardé les filles. On était bien. C'était un moment rêvé entre un père et un fils, un moment simple et lumineux comme ce beau mois de juin qui l'a vu naître."
Tout est dit.