Au tour des anciens patients du docteur Conrad Murray de défiler à la barre. Ils viennent le défendre, ou du moins témoigner, devant la Cour Supérieure de Los Angeles. Le médecin personnel de Michael Jackson est accusé d'homicide involontaire sur son illustre patient, décédé le 25 juin 2009 à l'âge de 50 ans, d'une surdose médicamenteuse.
Ses anciens patients ont tenu à préciser hier mercredi 26 octobre qu'il n'était pas "âpre au gain". C'est dit dans le but de contrer les accusations du procureur Walgren, qui a rappelé que Murray avait dans un premier temps réclamé 5 millions de dollars par an pour devenir le médecin personnel du "roi de la pop", à plein temps, avant de finalement toucher 150 000 dollars par mois.
Par exemple, le juge Pastor et les jurés ont assisté au témoignage d'un certain Gerry Causey, qui se considère comme "patient et meilleur ami" de Conrad Murray. Cet homme a assuré que le docteur "prenait son temps, laissait le patient poser des questions, appelait la famille. Il n'est pas âpre au gain, il ne me faisait pas payer la franchise". Un professionnel, un homme bien. Des déclarations permettant à la défense d'affûter ses arguments, en soulignant que Conrad Murray, cardiologue de formation, l'avait opéré du coeur. Oui mais voilà, ce qu'a soigné ou opéré sur ces patients le docteur Murray n'avait rien à voir avec les causes de la mort de Michael Jackson. La star est morte chez elle à cause d'une trop grande dose de propofol, un puissant anesthésiant que MJ utilisait pour dormir. Normalement, ce genre de médicament s'administre dans un hôpital.
Le procureur Walgren a donc demandé au témoin : "Votre traitement a-t-il quelque chose à voir avec des troubles du sommeil ? Avait-il quelque chose à voir avec une dépendance aux médicaments ?" Ce à quoi Gerry Causey a répondu par la négative.
Le procureur a également fait remarquer aux cinq patients ayant défilé à la barre que le Dr Murray les avait traités dans une salle d'opération, avec du personnel et du matériel médical, et non dans une chambre à coucher, comme il l'avait fait avec Michael Jackson.
Une autre patiente du docteur Murray citée à comparaître, Lunette Sampson, a affirmé que le praticien "n'était pas âpre au gain ni obsédé par l'argent. Quand quelqu'un n'a pas d'argent pour payer la consultation, il l'aide". Pareil pour Ruby Mosley, une autre de ses patientes : "Si c'était le cas, il n'aurait jamais ouvert une consultation dans notre quartier à Houston, au Texas, où 75% des gens sont pauvres et couverts par l'assurance sociale publique."
Enfin, lors de l'audience, le juge Michael Pastor s'est adressé pour la première fois directement au Dr Murray. La première fois en cinq semaines. Il lui a demandé s'il souhaitait témoigner. "Si vous voulez témoigner, vous le ferez, même si on vous a conseillé de ne pas le faire. Si vous choisissez de témoigner, vous serez soumis à un interrogatoire croisé. Vous avez aussi le droit de garder le silence. C'est votre décision et celle de personne d'autre."
Rappelons que Conrad Murray risque quatre ans de prison.