Il pouvait se targuer de compter parmi ses nombreux amis VIP Sarah Ferguson, duchesse d'York, et Kate Moss, avec lesquelles il passait l'an dernier quelques vacances au large des côtes grecques, et d'avoir été anobli par la reine Elizabeth II : la disparition de Sir David Tang, mort mardi 29 août 2017 à l'âge de 63 ans des suites d'un cancer foudroyant ainsi que le révèlent les médias outre-Manche, laissera à n'en pas douter un grand vide dans la vie de la bonne société londonienne.
Parmi les premiers à réagir à la révélation de son décès, l'acteur australien Russell Crowe a su exprimer en quelques mots toute son estime et toute son affection pour l'entrepreneur, fondateur du restaurant China Tang au sein du palace The Dorchester et de la marque Shanghai Tang : "Tout le privilège a été pour moi. Spirituel, charmant, intello, salace, hilarant, affectueux et amusant comme pas deux", a réagi la star de Gladiator. "Le monde est un endroit qui s'est appauvri, sans cet homme d'esprit légendaire. C'était quelque chose de le côtoyer", abonde l'Anglais David Walliams à propos de cette personnalité connue comme le loup blanc et réputé autant pour sa jovialité que ses soirées du Nouvel An chinois dans les quartiers huppés de Londres. "C'était un formidable exhausteur de vie", résume assez joliment Annabel Astor, belle-mère de David Cameron.
Merci pour les châteaux en Espagne...
"Je le connaissais depuis trente ans, et nous avons ri, nous avons pleuré, nous avons vécu chaque moment, s'est émue auprès du chroniqueur mondain Sebastian Shakespeare Sarah Ferguson, mère des princesses Beatrice et Eugenie d'York, en se remémorant avec affection celui qu'elle appelle "Tangito". Il construisait des châteaux en Espagne pour mes filles et moi, nous parcourions le monde avec lui et sa loyale et dévouée Lucy à ses côtés. C'était mon frère Soleil et j'étais sa soeur Lune. Avoir connu David a changé ma vie. Va t'en en paix, Tangito, et merci pour les châteaux en Espagne."
En 2010, au cours d'un entretien avec le Financial Times, Sir David Tang avait cité l'écrivain et historien anglo-français Hilaire Belloc en guise d'épitaphe qu'il aurait souhaitée : "Quand je serai mort, j'espère qu'on dira peut-être : ses péchés étaient écarlates, mais ses livres étaient lus." Ces derniers mois, il avait probablement eu tout le temps de repenser à ses dernières volontés : David Tang se savait en effet condamné, à cause d'un cancer du foie foudroyant. Fidèle à lui-même jusqu'au bout, il avait prévu de partir dans un dernier bang : il avait en effet programmé une "fête d'adieu à la vie" – "plutôt qu'un service commémoratif où je serai mort comme un dodo", selon ses mots – qui devait avoir lieu le 6 septembre, au Dorchester évidemment. La maladie lui aura volé sa sortie en même temps que la vie...
David Tang était arrivé de Hong Kong à l'âge de 13 ans. Il ne parlait pas du tout anglais, matière dans laquelle il échoua à maintes reprises à l'école Perse à Cambridge, avant d'intégrer le Kings College à Londres en philosophie et Cambridge en droit. Après avoir enseigné pendant un an à l'Université de Pékin, il devint entrepreneur, ouvrant des China Clubs, des magasins Shanghai Tang (marque qu'il avait revendue en 2006) et décrochant l'exclusivité de la distribution des cigares cubains dans la zone Asie-Pacifique – il était par ailleurs consul honoraire de Cuba à Hong Kong. Fait chevalier en 2008 par la reine Elizabeth II, il était également chevalier dans l'Ordre des arts et des lettres en France, depuis 1995.
Après une première union avec l'actrice Susanna Cheung, qui lui donna deux enfants, David Tang avait épousé en secondes noces, en 2003, Lucy.