La séquence lui a offert une notoriété inattendue. "Draguée" par Jacques Chirac en 2009, devant les caméras du Petit Journal mais surtout sous les yeux de Bernadette Chirac, la députée socialiste Sophie Dessus nous a quittés jeudi à 60 ans, victime d'un cancer. L'occasion pour l'épouse de l'ex-président de lui rendre hommage et, bien entendu, de revenir sur la fameuse séquence dans une interview accordée à France Inter.
Il s'agissait "seulement" de l'inauguration d'une exposition au musée de Sarran (Corrèze). Mais l'événement aura donné lieu à une séquence devenue culte diffusée par Le Petit Journal dans laquelle un Jacques Chirac plus coquin que jamais fait les yeux doux à Sophie Dessus avant de se faire taper sur les doigts par son épouse. "Mon mari était assis sur une chaise derrière moi, s'est souvenue Bernadette Chirac ce matin. Quand lui-même était aux affaires, il avait horreur qu'on parle pendant qu'il parlait. Je devais me taire, je ne devais pas parler avec mes voisins. Et là, ils se sont trouvés très gaiement à bavarder de choses que je n'entendais pas puisque je prononçais quelques mots."
Et c'est cela qui avait visiblement beaucoup agacé Bernadette Chirac. "Je me retournais de temps en temps, pas très contente, parce que le bruit me gêne en général. Il faisait exactement ce qu'il m'interdisait de faire !", poursuit l'ancienne Première dame qui n'a évidemment gardé aucune rancoeur vis-à-vis de la députée socialiste de Corrèze, "très gentille avec Jacques Chirac", avec lequel elle avait "des échanges pleins d'humour."
La veille, sur BFMTV, Bernadette Chirac avait déjà salué une "femme exceptionnelle" : "C'était une élue de proximité, comme moi. Elle était le plus possible à l'écoute de la population et, en particulier, de ceux qui ont le plus de difficultés", a ajouté l'épouse de Jacques Chirac, lui aussi ancien député de la Corrèze, son fief, et qui n'avait pas manqué de "draguer" à nouveau Sophie Dessus, en 2011. "Elle ne partageait pas les mêmes idées politiques que mon mari et moi. Jamais elle n'en parlait. C'était devenue une amie intime", a-t-elle confié.
Jeudi, Sophie Dessus (60 ans), qui souffrait d'un cancer, a succombé à une hémorragie cérébrale au CHU de Limoges où elle était hospitalisée depuis quinze jours. Entrée en politique en 1995, elle était devenue conseiller municipal d'Uzerche, dont elle sera maire à partir de 2001. En 2012, année de son deuxième mariage, elle devient la première femme à être élue députée de la Corrèze, succédant à François Hollande, tout juste élu président, et dont elle était l'une des vice-présidentes à la tête du Conseil général. Dans un communiqué, le chef de l'État a salué son "énergie incroyable", sa "ténacité infatigable" et confié sa "tristesse de perdre une amie si proche".