La famille royale britannique est en deuil : ce 9 avril 2021, le palais de Buckingham a annoncé la mort du prince Philip, à l'âge de 99 ans. Rentré à Windsor le mois dernier après un mois d'hospitalisation, le mari de la reine est finalement décédé "paisiblement" au château vendredi matin.
Une disparition qui met ainsi un terme à ses 73 ans de mariage avec Elizabeth II. Le 10 juin prochain, il aurait fêté ses 100 ans. Le duc d'Edimbourg laisse également derrière lui ses quatre enfants, le prince Charles, le prince Andrew, la princesse Anne et le prince Edward, ainsi que ses huit petits-enfants et dix arrières-petits-enfants.
Peintre ou amateur de compétitions d'attelages, le prince Philip a cultivé sa singularité au sein d'une famille royale britannique corsetée, comme l'a rapporté l'AFP. Voici cinq facettes moins connues de l'époux d'Elizabeth II, la monarque au règne le plus long de l'histoire britannique.
Sacrifices pour une princesse
Philip, né en 1921 sur l'île grecque de Corfou où il vécut jusqu'à l'âge de 18 mois, a dû faire des sacrifices pour pouvoir épouser la princesse Elizabeth en 1947. Il renonce d'abord à son titre de prince de Grèce et du Danemark pour prendre la nationalité britannique et devenir duc d'Edimbourg peu avant son mariage, puis prince du Royaume Uni en 1957. Orthodoxe, il accepte au passage d'adhérer à l'anglicanisme et, pour faire plaisir à sa fiancée, arrête de fumer.
Après la mort du roi George VI qui propulse son épouse sur le trône en 1952, Philip renonce à sa carrière d'officier dans la Royal Navy. En revanche, pas de titre de roi pour l'époux de celle qui devient la reine Elizabeth II...
Un prince "grossier" ?
Si Elizabeth a toujours décrit le duc d'Edimbourg comme son "roc" et son "soutien", la famille Windsor est loin d'être convaincue par le fiancé qu'elle leur présente. A en croire Sir Harold Nicolson, diplomate et écrivain, le roi George VI et son épouse le trouvaient "grossier, impoli et sans manière" et estimaient "qu'il serait probablement infidèle". Ils tentèrent de présenter à leur fille d'autres candidats plus conformes au profil qu'ils recherchaient.
L'aristocratie britannique était, en cette période d'après-guerre, très mal à l'aise avec les accointances allemandes du prince. En privé, on rapporte que la reine-mère le surnommait "Le Hun". Les trois soeurs du prince, mariées à des princes allemands proches du Reich, n'ont pas été invitées à son mariage avec Elizabeth.
Mon chou
C'est Stephen Frears, réalisateur de The Queen, qui vend la mèche du petit surnom royal. Dans une scène du film sorti en 2006, on y voit le prince Philip lancer à son épouse en entrant dans son lit, "pousse-toi, chou !" [move over, cabbage !]. "J'ai enquêté auprès du cercle royal et j'ai appris de source sûre que c'était comme ça que le duc appelait la reine", a affirmé le scénariste Peter Morgan interrogé à l'époque par le Times.
Ce terme affectueux proviendrait d'une traduction littérale du "mon chou" français, pays où le prince Philip vécut pendant sept ans pendant son enfance.
Tensions avec Charles
Les relations avec son fils aîné, le prince Charles, "n'ont jamais été particulièrement chaleureuses" et tombèrent "au plus bas" en 1995, selon l'hebdomadaire Mail on Sunday. Les deux hommes seraient entrés "en guerre" après la décision du duc de faire abattre 63 chênes dans le parc du château des Windsor. Le prince Charles aurait accusé son père de vandalisme, selon le journal.
Philip, généralement décrit comme un père froid, avait décidé d'envoyer le jeune Charles à Gordonstoun, austère pensionnat écossais où il fut lui-même élevé. "Un Colditz en kilts", devait commenter Charles ultérieurement, en référence à la forteresse allemande pour prisonniers de guerre.
Peintre et collectionneur
On connaît son goût pour l'équitation, le polo et les compétitions d'attelages, discipline dans laquelle il concourait pour le Royaume-Uni. Amateur de sensations fortes, il aime également piloter. Suite à un sérieux accident de la route près du domaine royal de Sandringham, en janvier 2019, le prince Philip avait été contraint de remettre son permis de conduire.
On connait moins le goût du duc d'Edimbourg pour la peinture : collectionneur de tableaux, il est également peintre à ses heures. En 1965, il réalise Le petit-déjeuner de la reine, château de Windsor.