A l'heure où son nom fait les gros titres de la rubrique judiciaire après sa mise en examen pour "abus de faiblesse" dans le cadre de l'affaire Bettencourt, Nicolas Sarkozy garde le moral. L'ancien président est même apparu très décontracté, mercredi 27 mars à midi, pour remettre la Légion d'honneur à son ami Didier Reynders, le ministre des Affaires étrangères belge. A tel point que l'époux de Carla Bruni-Sarkozy s'est laissé aller à quelques traits d'humour au Palais d'Egmont à Bruxelles, comme le rapporte Le Parisien. "Je n'ai pas vocation à m'installer, je suis juste de passage... Je repartirai ce soir", a ironisé Nicolas Sarkozy en référence au déménagement de Gérard Depardieu à Néchin en Belgique, qui a provoqué une véritable affaire d'Etat ces derniers mois.
"Heureux" d'être à Bruxelles, Nicolas Sarkozy a ensuite multiplié les allusions à l'actualité et notamment à son implication dans l'affaire Bettencourt, citant un proverbe de Liège, "Faites comme à Liège, laissez pleuvoir" : "Je me demande parfois si je ne suis pas un peu de Liège. Je laisse pleuvoir. Il ne sert à rien de maudire la pluie car elle finit toujours par laisser la place au soleil", a-t-il déclaré avec le sourire, quelques jours après avoir jugé sa mise en examen comme "injuste et infondée".
Dans un style justement très "hollandais" (l'actuel président n'hésitant pas à user de traits d'humour, y compris concernant son prédécesseur), Nicolas Sarkozy a également fait allusion à la fameuse taxe de 75% d'impôts de son successeur à la tête de l'Etat François Hollande, en s'adressant à Didier Reynders. "Tu as allégé les taxes des heures supplémentaires, tu as supprimé les taux d'imposition jugés confiscatoires à 52 ou 55%. (...) Je précise que je ne parle que de la Belgique", a-t-il lâché avec un sourire qui en disait long. En tant qu'ancien chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy peut toujours remettre la Légion d'honneur si le récipiendaire le souhaite, ce qui fut le cas de Didier Reynders.
La décontraction de Nicolas Sarkozy contraste avec la grande tristesse affichée par Carla Bruni-Sarkozy après la mise en examen de son époux. Interrogée la veille dans Le Parisien, celle qui sortira l'album Little French Songs le 1er avril n'avait pu contenir son émotion. "C'est douloureux pour la famille [Elle essuie une larme, NDLR]. Pardonnez-moi... Ce que je peux vous dire, c'est que c'est impensable d'imaginer qu'un homme comme lui puisse abuser de la faiblesse d'une dame qui a l'âge de sa mère." Une douleur qu'elle a aussi confiée au Figaro : "Ma famille et moi, nous le vivons comme une épreuve très douloureuse. (...) J'enrage de ne pouvoir m'exprimer", avait confié l'épouse de Nicolas Sarkozy, décidé à se battre pour que "triomphe la vérité" dans cette affaire.