"Ne pas reproduire les erreurs du passé", cette phrase résume à la perfection la philosophie de vie de Norbert Tarayre. Le Top Chef 2012, qui a avoué à Voici avoir tenté de se suicider alors qu'il était âgé de 15 ans, a beaucoup souffert dans son enfance de sa relation avec son père, qui ne l'a jamais aimé et le lui a même dit. Un manque terrible qui fait encore souffrir le célèbre cuisinier.
Le manque de considération de son père date de la naissance même du petit Norbert Tarayre. Le premier faux pas du père est grave et presque inconcevable : il ne déclare pas le bon prénom à la mairie. "Il avait picolé quand ma mère l'a envoyé à la mairie pour déclarer ma naissance. Quand il est arrivé à l'état civil, il avait oublié le prénom qu'elle avait choisi et a donné celui de son cousin à la place : Norbert", raconte le chef, qui prépare son spectacle, un premier one-man show culinaire. Une anecdote qui en dit long sur l'implication du chef de famille.
Celui qui aurait donc dû s'appeler Virgile, si son père n'avait pas eu la bouteille facile ce jour-là, ne cache pas que son père préférait largement faire la fête à s'occuper de son foyer. L'homme, qui a réussi en vendant du poisson - Norbert raconte que ses parents avaient quatre maisons et même un chauffeur -, n'hésitait pas à étaler sa richesse. "Il était reconnu parce qu'il avait de la maille et qu'il s'est marié à Deauville en plongeant dans l'eau entouré de liasses de billets", raconte le Top Chef avant d'expliquer que c'est cette immaturité qui a amené ses parents au divorce. Une chose que le cuistot a d'ailleurs encore du mal à digérer. "Il a eu envie de profiter de la vie, de son argent... Aujourd'hui, il reste quoi ? Quand il n'aura plus son activité, tous ceux qui gravitent autour de lui vont s'éloigner", explique-t-il.
Avec le temps, malheureusement, les choses ne semblent pas s'être arrangées. Quand on demande à Norbert si son père est fier de son parcours, ce dernier répond du tac au tac : "Je ne sais pas, il ne le dira jamais." Pire, "il a trois petites-filles qu'il n'a jamais vues..."
A défaut de pouvoir, ou vouloir, arranger les choses, Norbert s'est juré de ne pas commettre les mêmes erreurs que son papa. "Ma force, c'est d'avoir compris que le cul, l'argent et la télé ne doivent pas devenir mes maîtres. C'est mon cerveau qui contrôle mon kiki, pas l'inverse", conclut-il.
Sarah Rahimipour