Disparu le 4 mars 2004 à l'âge de 74 ans après une décade de déclin physique et un cancer du pancréas fatal, Claude Nougaro laisse une empreinte encore vivace au sein du paysage musical français, auquel sa verve, sa flamme et sa rythmique manquent irrémédiablement.
Les hommages ne cessent heureusement pas, et, après un émouvant album posthume (La Note bleue - 2004 -, dont Le Parisien livrait à l'époque l'histoire et la facture bouleversantes) puis des rééditions (intégrale, premier album inédit), c'est celle qu'il désigna comme sa digne héritière, Maurane, qui lui rendait grâce avec un magnifique tour de chant, revisitant classiques et pièces méconnues du grand public du poète toulousain.
Dans la ville rose aussi, et surtout, son absence-présence est palpable, et Le Parisien/Aujourd'hui en France indiquait vendredi qu'un espace dédié à celui qui chantait sa ville, son "païs", "l'eau verte du canal du Midi et la brique rouge des Minimes", avec tant de tendresse et de vision, sera inauguré en 2012. Un musée dont "Hélène, sa [dernière, NDLR] femme, et sa fille Cécile [née en 1962 de sa femme Sylvie, rencontrée au Lapin Agile, le cabaret montmartrois de ses débuts, NDLR] souhaitent faire une maison où l'on pourra écouter ses chansons tout en favorisant l'accueil d'artistes locaux".
Dans Toulouse, il chantait aussi l'église de Saint-Sernin, celle-là même dont le carillon joua les notes de la chanson pour dire adieu à l'enfant chéri du pays, dont le nom parcourt la vie de la ville (jardin municipal, école, station de métro, salle de concert...) :
"L'église St-Sernin illumine le soir
D'une fleur de corail que le soleil arrose
Une fleur de corail que le soleil arrose
C'est peut-être pour ça malgré ton rouge et noir
C'est peut-être pour ça qu'on te dit Ville Rose"