Marianne enfonce le clou. L'hebdomadaire s'apprête à publier de "nouvelles révélations" dans ce qu'il convient désormais d'appeler "l"affaire Ockrent". Sous la plume de Philippe Cohen et Pierre Péan, déjà auteurs du premier papier, de nouveaux éléments à charge pourraient embarrasser la défense de la journaliste. Pour l'hebdomadaire, "l'étau se resserre". Il apporte de nouveaux éléments qui "renforcent les soupçons quant aux responsabilités de ses proches" dans le système d'espionnage interne au groupe audiovisuel extérieur de la France.
Cohen et Péan ont eu accès à de nombreux mails, documents confidentiels. Parmi lesquels une procédure intentée par Candice Marchal - sa collaboratrice, licenciée depuis - contre son employeur précédent, France 3. A l'époque, elle bénéficiera d'un large appui, au travers d'une lettre de Christine Ockrent, pour obtenir les indemnités qu'elle réclame. Quelques jours plus tôt, sur RTL, Christine Ockrent avait pourtant pris ses distances avec sa proche collaboratrice, niant tout lien avec elle.
Le petit point du vendredi
Autres indices, autres preuves d'après Marianne ? Tous les vendredis, sa collaboratrice lui envoyait par courrier électronique "le petit point du vendredi", dans lequel elle "rapporte à Christine Ockrent tout ce qui se passe à la rédaction quand elle a le dos tourné". Ambiance en interne, physique de certains, assiduité au travail d'autres : tout y passe. Enfin, des courriers électroniques échangés entre l'ex-prestataire technique mis en cause dans l'affaire d'espionnage et Candice Marchal tenderaient à prouver qu'ils se doutaient d'avoir été repérés.
"Christine Ockrent nous ment"
Face à ce tourbillon de révélations, Christine Ockrent a une nouvelle arme : Jacques Séguéla. La journaliste s'est adjoint les services de ce communicant pour gérer une crise loin d'avoir livré tous ses secrets. Plus tôt dans la journée, Maurice Szafran, patron de Marianne, avait indiqué sur LCI : "Christine Ockrent nous ment". Depuis une semaine déjà, la journaliste, en conflit ouvert avec son patron Alain de Pouzilhac - soupçonné d'être l'auteur des fuites dans la presse -, a dit vouloir porter plainte contre l'hebdomadaire Marianne pour diffamation.
Les soutiens de Christine Ockrent semblent bien rares aujourd'hui. Aucun témoin, à France 24 ou ailleurs, n'a pour l'instant pris sa défense en public. Alors, Christine Ockrent prend la parole, tente de se défendre. Invitée du Grand Journal, de RTL, elle s'insurge sur ce procès qui lui est fait : "C'est complètement débile ! Je vais aller espionner mon propre agenda ? mes propres e-mails ?". Quand Michel Denisot interroge Jean-François Copé, présent à ses côtés sur le plateau de Canal +, même s'il fait part de sa compassion, il précise n'avoir "aucun point de vue". "Je trouve ça triste et désolant" s'est-il contenté de préciser. Faut-il y voir un premier signe de l'abandon du soutien de l'Elysée à la compagne de Bernard Kouchner, qui accompagnait le couple présidentiel pendant leur séjour en Inde ? ? Seule l'enquête de police, qui n'a pas encore livré ses conclusions pourrait peut-être retirer la couronne de la tête à la reine Christine.