Mort de Jules Bianchi : Espoir et désespoir, le calvaire de sa famille
Publié le 18 juillet 2015 à 18:55
Par Benoit Z.
Pendant de longs mois, les parents de Jules Bianchi ont accompagné leur fils dans son coma. Neuf mois intenses entre espoirs, interrogations et résignation. Jusqu'au dénouement tragique de ce 17 juillet...
Jules Bianchi © Reuters
Jules Bianchi sur la piste de Spa-Franchorchamps, lors du Grand Prix de Belgique, le 21 août 2014
Les Français Jules Bianchi, Romain Grosjean et Jean-Eric Vergne lors du Grand Prix d'Australie à Melbourne, le 13 mars 2014
Jules Bianchi lors du Grand Prix du Bahraïn sur le circuit de Sakhir, le 2 mars 2014
Jean-Eric Vergne avec Jules Bianchi lors du Grand Prix du Japon à Suzuka le 11 octobre 2013
Jules Bianchi, sur le podium du Grand Prix de Grande Bretagne à Silverstone, le 10 juin 2011
Jules Bianchi au Grand Prix du Canada à Montréal, le 6 juin 2014
Jules Bianchi lors du Grand Prix de Grande Bretagne à Silverstone, le 5 juillet 2014
Jules Bianchi à Silverstone le 9 juillet 2014
Jules Bianchi à la parade des pilotes sur le circuit de SPA Francorchamps, le 22 août 2014
Jules Bianchi à Magny Cours le 16 juillet 2006
Jules Bianchi lors défile à l'Amber Lounge Fashion and Auction Party au Méridien Beach Plazza de Monaco le 22 mai 2014
Jules Bianchi, le 8 juillet 2014 à Silverstone
Jules Bianchi lors du Grand Prix de Singapour, le 21 septembre 2014 sur le circuit de Marina Bay
Jules Bianchi, tout sourire à Melbourne, le 13 mars 2013
Fernando Alonso avec Jules Bianchi au Grand Prix d'Espagne, sur le circuit de Catalogne, le 9 mai 2014
Jules Bianchi au Grand Prix du Japon à Suzuka le 5 octobre 2014
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Jules Bianchi n'est plus. Le talentueux pilote français est mort ce vendredi 17 juillet à l'âge de 25 ans au CHU de Nice, neuf mois après son terrible accident survenu sur le circuit de Suzuka au Japon. Neuf mois interminables pour ses parents, qui auront connu toutes les émotions, de la peur à l'espérance, en passant par la résignation.

Une famille dans le doute

Jeune pilote membre de l'académie Ferrari promis à bel avenir, personnalité affable et souriante du paddock, Jules Bianchi devait être la prochaine star des sports mécaniques français. Mais une violente sortie de route le 5 octobre 2014 à Suzuka au Japon a brisé son élan.

Très vite, Jules Bianchi était transporté à l'hôpital Yokkaichi. Devant les images impressionnantes du crash, on craignait le pire pour le Français. Et les nouvelles n'étaient pas rassurantes, puisqu'on apprenait qu'il était plongé dans le coma, dans "un état critique, mais stable", selon les mots de Matteo Bonciani, porte-parole de la Fédération Internationale de l'Automobile, qui précisait que la situation était "très grave".

De l'autre côté du globe, ses parents, Philippe et Christine, décollaient pour rejoindre leur fils au Japon. Sa compagne, Camille Marchetti, lui apportait son soutien sur les réseaux sociaux. Rien ne filtrait sur l'état de santé réel du pilote Marussia. A partir de ce jour, la communication autour de Jules Bianchi allait se faire au compte-gouttes.

Il fallait attendre le 7 octobre pour avoir enfin des nouvelles de Jules Bianchi. Un communiqué de son écurie Marussia, en accord avec la famille et les équipes médicales du Mie General Medical Center. "Il a subi une lésion axonale diffuse [une forme de sévère traumatisme cérébral, NDLR] et se trouve dans un état critique mais stable. Les médecins de l'hôpital lui fournissent le meilleur traitement et les meilleurs soins, et nous sommes reconnaissants pour tout ce qu'ils ont fait pour Jules depuis son accident", apprenait-on.

"Situation désespérée"

Ses parents ne devaient plus le quitter, et le monde de la F1 attendait désespérément des nouvelles encourageantes, près d'un an après qu'une de ses légendes, Michael Schumacher, se soit également retrouvée dans le coma. Au Japon, Philippe et Christine Bianchi étaient bientôt rejoints par Tom et Mélanie, les frère et soeur de Jules. Le père de celui-ci gardait espoir de voir son fils s'en sortir, assurant qu'il était "fort". "Il se bat comme il s'est toujours battu, comme en course", lâchait-il.

Portés par un élan de solidarité auquel ils ne s'attendaient pas, surpris par les nombreux messages reçus, les parents de Jules Bianchi ne trouvaient pourtant aucun motif d'espoir, Philippe Bianchi évoquant même une "situation (...) désespérée" et la peur omniprésente du coup de fil de l'hôpital lui annonçant la mort de son fils. Des jours et des nuits d'angoisse, à espérer, à croire en une bonne nouvelle et en la capacité du fiston à s'en sortir par sa force de caractère et une confiance en soit qui lui avait permis d'aller chercher la neuvième place du Grand Prix de Monaco en 2014. Un exploit réalisé au volant d'une Marussia, l'une des plus faibles écuries du circuit, qui se voyait sauvée de la faillite grâce à ce résultat.

Espoir et "torture quotidienne"

Début novembre, un premier signe encourageant venait réchauffer le coeur de la famille Bianchi. Jules était sorti de son coma artificiel et rapatrié chez lui à Nice, tout en restant inconscient. "Nous sommes reconnaissants que la prochaine phase du traitement de Jules puisse se faire à proximité de la maison, où il peut être entouré et soutenu par toute sa famille et ses amis", indiquait la famille dans l'un de ses rares communiqués.

Mais alors que l'on s'attendait à une amélioration significative de l'état de santé du jeune pilote, le 31 décembre, un communiqué de la famille indiquait qu'il n'y avait aucun changement chez leur enfant. Gardant toujours l'espoir, touchés par les nombreux messages et gestes de soutiens, le couple espérait, tout comme sa compagne Camille. Et au mois de mars, à l'aube d'une nouvelle saison de F1 qui allait se disputer sans Jules Bianchi, son père Philippe révélait : "Jules, il faut être patient, très patient. Il y a de petits progrès." Avant de doucher les espoirs... "Jules reste toujours dans le coma. Les docteurs ne peuvent se prononcer tant qu'il reste dans cet état. Il pourrait se réveiller, tout comme il pourrait rester dans cet état...", tempérait celui pour qui vivre ainsi "était inhumain".

En avril, puis en juillet 2015, Philippe Bianchi parlait de "torture quotidienne", lui qui passait chaque jour au côté de son fils au CHU de Nice, attendant désespérément "un miracle"... Miracle qui ne viendra jamais, puisque Jules Bianchi est mort ce 17 juillet 2015, le premier pilote de Formule 1 à décéder depuis Ayrton Senna en 1994.

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