Ils étaient nombreux à avoir répondu présents pour le dernier adieu. Décédé lundi 4 janvier, Michel Galabru a été inhumé à Paris dans la plus stricte intimité au cimetière Montmartre ce mardi 12 janvier, après une cérémonie en l'église Saint-Roch, la paroisse des artistes, à laquelle de nombreuses personnalités ont pris part. L'occasion de vérifier que l'acteur si populaire avait bien deux familles : la sienne ainsi que celle du cinéma et du théâtre, ses deux autres amours.
Sur le parvis, devant un millier de curieux chagrinés et de nombreux photographes - la rue Saint-Honoré était pour l'occasion fermée à la circulation -, la tristesse et en même temps le bonheur des personnes présentes d'être rassemblées autour d'un être aimé pouvaient se lire sur les visages de Jean-Pierre Marielle, accompagné de sa femme Agathe Natanson, Line Renaud, Jean Becker ou encore Antoine Duléry, vu avec son épouse, la réalisatrice Pascale Pouzadoux. Le chanteur Patrick Fiori était également présent, tout comme Patrick Préjean, Martin Lamotte, Gonzague Saint Bris ou bien Robert Hossein, venu avec sa femme Candice Patou.
Bertrand Tavernier, qui avait dirigé Galabru dans Le Juge et l'Assassin (César du meilleur acteur en 1977) et rendu un vibrant hommage quelques heures après l'annonce du décès, était bien évidemment présent pour honorer une dernière fois son ami, tout comme Daniel Prévost, Henry-Jean Servat, Philippe Caroit, Valérie Mairesse... Autant de personnalités du monde de la culture, à l'instar de Jacqueline Franjou (qui l'avait accueilli au festival de Ramatuelle, où Galabru aimait se rendre avec son fils Jean, metteur en scène) ou bien de Jacques Balutin et Bernard Menez.
Après l'arrivée solennelle et silencieuse du cercueil, les hommages et éloges se sont multipliés pendant l'office religieux. "Un homme de coeur que j'admirais, très bon comédien mais qui ne se prenait pas au sérieux", a déclaré le comédien et metteur en scène Robert Hossein, suivi de Line Renaud. "Les comiques ne sont pas drôles généralement, mais Michel était drôle, plein de gentillesse et de simplicité", disait celle que l'on a récemment vue dans Dix pour cent. Le texte de Philippe Caubère fustigeant "le snobisme des metteurs en scène et des théâtres institutionnels qui ont méprisé" Michel Galabru a été particulièrement salué et applaudi, sous les yeux de la ministre Fleur Pellerin et d'Elisabeth Guigou.
"C'était un être généreux jusqu'au bout, parfois à ses risques et périls", a déclaré le Père Philippe Desgens, aumônier des artistes, lors de la cérémonie où Antoine Duléry ému, déclarait, devant la famille du défunt : "Le bonheur que tu nous as donné, on s'en souviendra toujours." Sophie Galabru, la petite-fille de Michel (qui avait trois enfants, Jean, Philippe et Emmanuelle), a également livré un discours émouvant.
Comédien prolifique tant au théâtre qu'au cinéma, avec près de 250 films et téléfilms, Michel Galabru était très populaire depuis la série du Gendarme de Saint-Tropez de Jean Girault dans les années 1960. Il avait mis sa faconde au service de nombreuses oeuvres du répertoire et de boulevard, de films très grand public (La Cage aux Folles, Papy fait de la résistance, Les Bidasses en cavale...) ou plus exigeants et dramatiques, comme Le Juge et l'Assassin et Le Guignolo. Il avait également publié plusieurs livres, dont deux très personnels, entre son autobiographie Je l'ai perdue au 18 et ses mémoires Trois Petits Tours et puis s'en vont.