C'est en 1993 que, dix ans après la fondation de sa compagnie Contre Jour de concert avec sa complice Françoise Michel, Odile Duboc marquera de manière indélébile la conception de la danse en France, posant en jalon essentiel son spectacle Projet de la matière.
Cette grande dame de la discipline, passée autodidactiquement à l'enseignement et la diffusion de son art, notamment via les Ateliers de son école dans les années 1970 et la direction du Centre chorégraphique national de Franche-Comté à Belfort qu'elle assuma de 1990 à 2008, nous a quittés : Odile Duboc est morte le 22 avril 2010, dans un hôpital parisien, des suites d'un cancer, à l'âge de 69 ans.
Hier, le ministre de la Culture et de la Communication Frédéric Mitterrand tenait à lui rendre un vibrant hommage :
"Avec Odile Duboc, c'est une grande dame de la scène chorégraphique qui
disparaît, l'une des pionnières de la danse contemporaine française. Ses
nombreuses mises en scène de spectacles et d'opéras sont autant de ponts
jetés entre le mouvement, la musique et l'art plastique.
C'était une créatrice, une passionnée de pédagogie et un véritable chef
d'entreprise, qui aura pris en mains la destinée de sa première compagnie,
Contre Jour, puis celle du Centre chorégraphique national de Franche
Comté. Grâce à elle, grâce à ces objets insolites qu'elle invite à manipuler, la
danse est devenue un champ ouvert à l'improvisation sensorielle des
artistes. Une autre façon, encore plus souple et ludique, de penser et de
sentir cet art si enchanteur."