Olivier Marchal n'est pas un cinéaste comme tout le monde. Le 7ème art et l'univers des séries n'étaient pas vraiment les domaines qu'il avait choisis pour son avenir quand il était petit. A l'origine promis à reprendre la pâtisserie familiale, c'est finalement dans la police et les services de l'ordre que l'ex de Catherine Marchal s'engage dans les années 1980. Les affaires policières, les cellules antiterroristes, les renseignements généraux et les brigades criminelles n'ont plus de secrets pour lui. C'est sans doute la raison pour laquelle ses films rencontrent autant de succès.
A Reims, il était l'une des stars du Festival du Polar qui se tenait du 4 au 9 avril. L'occasion pour lui de se confier dans les colonnes de Sud-Ouest à qui il a fait part de ses colères et de ses craintes concernant l'avenir. L'époque n'est plus la même que celle qu'il a connue dans sa jeunesse. Celle de ses quatre enfants (Léa née en 1994, Zoé née en 1998, Ninon née en 2006 et Basile né en 2009) est bien plus violente. De quoi lui faire dresser les cheveux sur la tête : "Quel monde on leur laisse bon sang ! Ils vont devoir se démerder avec tout ça. Je n'aime pas ce que sont devenues ni la France, ni la vie à Paris. Cette ville est une poubelle ! Je suis souvent en tournage en province et à l'étranger, quand je reviens, j'ai la boule au ventre."
Les mouvements de protestation et les grèves du moment n'arrangent rien. Lui, qui a pourtant côtoyé la violence et les horreurs que peut compter le quotidien d'un policier ou d'un membre des forces de l'ordre, peine à voir une issue : "Comment peut-on arriver à autant de violence et d'incompréhension ? Les gens ne font plus confiance au monde politique. Quant aux flics, ils les applaudissent quand ils ont la trouille comme après le Bataclan et leur jettent des pavés après." S'il n'est pas le seul à avoir cet avis sur la question, son opinion lui a valu bien des problèmes.
Loin d'avoir la langue dans sa poche, Olivier Marchal a fait les frais de ses positions bien tranchées. A Voici au mois d'octobre, il avait même indiqué qu'il réfléchirait désormais à deux fois avant de s'exprimer sur les violences policières et de critiquer les gens et les "espèces d'acteurs de deuxième zone" qui "continuent à chier sur les flics alors que ce sont des gens qui vivent dans des quartiers privilégiés et qui font des métiers de privilégiés" : "Ce sont mes enfants qui sont menacés de mort" avait-il fait savoir. L'une de ses filles ayant déjà été violemment agressée par le passé, hors de question pour le réalisateur de faire courir en plus de risques à sa progéniture.