La police britannique a annoncé ce 25 janvier 2022 enquêter sur plusieurs fêtes organisées à Downing Street et au sein de la haute administration pendant les confinements, à l'origine d'une grave crise menaçant le Premier ministre Boris Johnson, rapporte l'AFP.
La Metropolitan Police de Londres ("Met") était critiquée pour avoir tardé à réagir aux révélations qui se succèdent ces dernières semaines sur des garden parties, pots de départ ou fête d'anniversaire tenues au plus haut du pouvoir pendant que les Britanniques devaient restreindre drastiquement leurs contacts. Lors d'une audition devant des élus de la capitale, sa cheffe Cressida Dick a annoncé que la Met enquête actuellement sur "un certain nombre d'événements" à Downing Street, résidence du Premier ministre et Whitehall, rue qui accueille la haute administration, au sujet de "violations potentielles des règles liées à la Covid-19". Elle a précisé que plusieurs autres "événements" avaient été examinés mais sont considérés comme ne relevant pas d'une enquête criminelle. "Le fait que nous enquêtions maintenant ne signifie pas, bien sûr, que des amendes seront nécessairement émises dans chaque cas et pour chaque personne impliquée", a souligné Cressida Dick.
Mis en cause pour une série de fêtes à Downing Street en plein confinement, Boris Johnson, 57 ans, subit sa pire crise depuis son accession triomphale au pouvoir à l'été 2019. Visé par des appels à la démission, y compris dans son camp conservateur, il a renvoyé pour l'instant la question à la publication d'une enquête interne menée par la haute fonctionnaire Sue Gray, attendue dans les jours à venir. Cette enquête se poursuit et des contacts ont eu lieu avec la police, a indiqué le Cabinet Office, agence interministérielle supervisant ces investigations, dans un communiqué.
Dernière révélation en date : lundi soir, la chaîne de télévision ITV a affirmé que Boris Johnson avait fêté son anniversaire en présence de proches et collaborateurs le 19 juin 2020 après-midi, lors du premier confinement, alors que de tels rassemblements étaient interdits. Jusqu'à 30 personnes y auraient participé, dont l'architecte d'intérieur Lulu Lytle, chargée d'effectuer la coûteuse rénovation de l'appartement de Boris Johnson à Downing Street, au financement controversé. Selon une porte-parole de Downing Street, Boris Johnson aurait participé "moins de dix minutes" à ce rassemblement de ses collaborateurs. Alors qu'il célèbre l'arrivée de son deuxième enfant avec sa jeune épouse Carrie Symonds, le politique britannique va avoir du mal à sortir de cette série de scandales, faisant face à d'innombrables appels à la démission que ses excuses ne tempèrent pas.