Une grande page se tourne pour Patrick Sébastien. Ce samedi 11 mai 2019, France 2 diffuse la dernière émission des Années bonheur, tournée en février dernier. Ce sera l'ultime fois que l'animateur de 65 ans apparaîtra sur la chaîne puisqu'il a été évincé, après vingt-trois ans sur le service public. A cette occasion, son réalisateur Bernard Gonner s'est confié à nos confrères du Parisien sur leur collaboration qui durait depuis vingt ans.
C'est en 1998 qu'il a été embauché par Patrick Sébastien. Et l'homme de 75 ans se souvient encore de ce qu'il lui a dit lors de leur rencontre : "T'as du bide, tu dois aimer la bouffe. On va bien s'entendre." Très vite, il s'est attaché à son boss et réciproquement. Le présentateur l'a très vite félicité pour ses choix de plans. Et son savoir-faire, il ne voulait pas que Bernard Gonner le partage avec ses concurrents : "Patrick ne m'a jamais interdit de bosser ailleurs, mais il m'a fait comprendre qu'il ne me reprendrait plus après. Il voulait qu'on lui soit fidèle et que notre savoir-faire ne profite pas à un autre. Sa consigne, c'était de mettre en avant les numéros des artistes, qui ont travaillé comme des malades toute l'année, pour qu'ils soient parfaits. D'ailleurs, Jacques Chirac lui envoyait souvent des messages quand il trouvait une émission formidable. Il adorait regarder Patrick."
Il a toujours voulu avoir le choix final
En vingt ans de collaboration, le réalisateur en a des anecdotes à raconter sur Patrick Sébastien. Comme le fait qu'il fallait toujours "régler la lumière pour que ses yeux bleus ressortent". Et quand l'animateur avait pris un peu de poids, pas question de filmer "la peau de sa gorge". "Un peu comme Chimène Badi qui ne veut pas qu'on la filme de trop près", précise-t-il.
Son boss était "un producteur à l'américaine" qui "a une parole" et "une mémoire prodigieuse". "Il a toujours voulu avoir le choix final. Patrick insistait sur le fait que c'était lui qui mettait de l'argent et faisait ce qu'il voulait avec. Il contrôlait tout, même l'angle des caméras. Quand il y avait quelque chose qui ne lui plaisait pas, il le disait cash. Il m'a parfois laissé dix messages sur mon répondeur en pleine nuit pour modifier le montage. Patrick, c'est aussi beaucoup de mauvaise foi. Il peut changer d'avis dans la minute. Il râle, il gueule, il est chiant, mais au bout du compte, c'est un plaisir de bosser pour lui", ajoute-t-il.
Bernard Gonner n'a pas non plus caché qu'après son éviction, Patrick Sébastien avait confié à ses équipes qu'il "n'avait pas beaucoup d'estime pour certaines personnes à la direction de France Télévisions". Tout le monde espérait qu'elle change d'avis. Malheureusement, elle n'est pas revenue sur sa décision.
Patrick Sébastien a donc dû faire ses au revoir, sur des vers de Cyrano, dans l'émission de ce soir. Il a ensuite interprété son tube populaire Les Sardines avant de sortir sur "un ralenti à la Claude Lelouch". Il espère tout de même faire rapidement son retour à la télévision. Dans une vidéo publiée sur YouTube le 8 mai dernier, il a déclaré : "Je vous dirai au revoir, pas adieu. Et on ne sait jamais, on se retrouvera peut-être quelque part."
En attendant que des projets se présentent, Patrick Sébastien va continuer à jouer son spectacle Avant que j'oublie. " J'ai encore de nombreux concepts de télé à proposer mais, pour l'instant, on ne m'appelle pas. Alors je vais continuer à écrire des chansons, des téléfilms, des pièces de théâtre", a-t-il raconté à Télé Loisirs.
Selon Le Parisien, il a été contacté par TF1 pour un projet de téléfilm. Affaire à suivre donc...