Bien des semaines après avoir stupéfait l'opinion publique en confessant des pensées suicidaires, Phil Collins s'inscrit en faux : "Ces propos, je les ai dits et je le regrette."
Rappel des faits. Au mois de novembre, dans le sillage de la sortie de son album Going Back hommage à la Motown, l'artiste anglais accordait un entretien au magazine Rolling Stone, une publication évidemment digne de foi. C'est d'ailleurs auprès de Rolling Stone que l'ancien batteur de Genesis se confiait déjà l'année précédente, sans ambages, évoquant en 2009 l'écrasement de la moëlle épinière qui ruinait sa vie et sa passion : "Je ne peux même plus tenir mes baguettes correctement sans souffrir (...) La première fois que j'ai pris les baguettes après mon opération des cervicales, elles ont filé à travers la pièce parce que je ne pouvais pas les saisir."
"L'overdose plutôt qu'une balle."
A la rentrée 2010, il s'exprimait à nouveau via la revue musicale de référence : relativement serein quant à sa belle carrière entravée par ses séquelles ("De toute façon, j'allais arrêter. Ça ne me manque pas."), Phil Collins apparaissait en revanche plus fragile concernant sa vie privée, usant de termes particulièrement concrets : "Je ne me serais pas brûlé la cervelle. J'aurais plutôt eu recours à une overdose ou quelque chose de non douloureux. Mais je ne ferais pas cela à mes enfants." Des propos forts, à mettre en relation avec ses problèmes de santé et l'échec de son troisième mariage avec Orianne Cevey, dissout en janvier 2007 après dix mois de séparation. Au cours de la même interview, il fantasmait la suppression de sa personne médiatique : "Je me dis parfois que je vais rayer le personnage de Phil Collins de l'histoire. Phil Collins va tout simplement disparaître ou être tué dans quelque chambre d'hôtel. Les gens diront : "Qu'est-il arrivé à Phil ?" Réponse : "Il a été assassiné, mais, bon, peu importe, continuons"."
"C'était de l'humour anglais. Cet humour ne fonctionne pas à la lecture."
Aujourd'hui, le site du quotidien belge La Dernière Heure, à l'occasion du 60e anniversaire de Phil Collins, revient sur le démenti apporté par l'artiste dans une revue suisse, L'Illustré. "Je n'ai jamais été dépressif. Je n'ai jamais eu à suivre une psychanalyse. Mon père me disait toujours : Si tu as un problème, résous-le ! J'ai eu des problèmes. Un divorce est une chose triste. J'en ai traversé trois. Mais aujourd'hui, je m'entends à merveille avec mes trois ex-femmes et mes enfants se portent très bien."
De ses trois mariages, avec la Canadienne Andrea Bertorelli (1975-1980), Jill Taverman (1984-1996) et Orianne Cevey, Phil Collins a cinq enfants : Joely (fille d'Andrea, qu'il adopta), 28 ans, est comédienne et maman d'une petite Zoe ; Simon, 24 ans, suit les traces de son père dans la musique ; Lily, 21 ans, est mannequin à Los Angeles et s'apprête à faire ses débuts au cinéma dans le thriller Abduction ; Nicholas, 10 ans, et Matthew, 6 ans, auxquels il pense lorsqu'il déclare "J'ai tellement joué pendant toute ma vie que je ne ressens pas un si grand vide que ça. Ce qui me préoccupe plus, c'est de mettre deux fois plus de temps pour jouer aux Playmobil avec mes fils."
Tout irait donc très bien pour l'Anglais, qui aurait juste préjugé/méjugé de l'intelligibilité de l'humour british en digressant sur le suicide : "Ces propos, je les ai dits et je le regrette. C'était de l'humour. De l'humour anglais. Si j'avais eu l'occasion de lire le texte avant, j'aurais dit : Cet humour ne fonctionne pas à la lecture. Mais je n'ai pas eu cette occasion."
Pas de déprime, une descendance brillante, une collection sur la bataille de Fort-Alamo et Davy Crockett, des musiques pour l'anniversaire du show Holiday on ice... Phil Collins va bien, merci pour lui ! Pour ce qui est de sa capacité à faire de l'humour drôle, en revanche...