Malgré les problèmes physiques qui ont compromis son art et lui ont plombé le moral, Phil Collins a eu sa marotte, sa madeleine, son jubilé : il est parvenu à mener à bien l'enregistrement de Going back, un retour à cette Motown qu'il admire tant et à laquelle il a rendu son hommage en revisitant quelques classiques. Comme un clin d'oeil, ce dernier album est le premier à ne contenir que des chansons créées par d'autres que lui.
Des classiques, l'Anglais lui-même en a créé plus d'un. Une carrière, avec Genesis et en solo, bien remplie et acclamée, qui prenait un ultime virage en 2003, avec l'annonce puis la réalisation de sa dernière tournée, baptisée avec humour The First Final Farewell Tour (en référence aux artistes remontant sur scène après avoir fait une tournée soi-disant d'adieu).
En 2009, c'est le corps qui intimait à l'interprète d'Against all odds de mettre la double barre au bout de la partition de son parcours : victimes de séquelles nerveuses, le battteur légendaire ne pouvait plus tenir convenablement ses baguettes, idem quant il s'agit de la vie quotidienne et qu'une fourchette se trouve à la place de l'instrument. Miné par sa condition autant que par son divorce d'avec sa troisième épouse Orianne Cevey, l'artiste avait des pensées bien noires ; suicidaires, même.
Alors, on est content d'apprendre, grâce à la rubrique des "personnages" de Jacques Pessis dans Le Figaro, que Phil Collins, 59 ans dont plus de quarante de carrière, a "signé la musique de plusieurs des tableaux" de Holiday on Ice, la fameuse revue sur glace, qui célèbre cette année ses 60 ans. On se souvient forcément du travail de Phil pour Disney sur Tarzan (1999), qui lui valut d'ailleurs un Oscar pour la chanson You'll be my heart, une chanson que le Londonien alla même interpréter lors du Super Bowl ! Plus tard, il récidivera, associé à Tina Turner, pour Frère des ours, avec Look Through My Eyes.
Pour Holiday on Ice, un show dont il est fan, on retrouve apparemment son tube de 1981, In the air tonight, note Jacques Pessis. Des musiques qu'il doit être bon d'entendre résonner et s'élever au-dessus de la patinoire : vérification à faire au Zénith de Paris le 10 février puis dans toute la France.