Langage fleuri, réflexions graveleuses et sourire à toute épreuve, Philippe Candeloro est une marque déposée à lui tout seul. Fidèle à lui-même, l'ancien patineur a repris le flambeau du côté de Sotchi pour les Jeux olympiques d'hiver après une tournée de Danse avec les stars à travers la France. Mais pour certains, le commentateur de France Télévisions est allé trop loin durant ces JO. L'homme se défend.
"On ne peut presque plus revendiquer qu'on est hétéro ! (...) Si les gens sont coincés de la fesse, j'y peux rien !", s'énerve dans les colonnes du Parisien Philippe Candeloro. Mais qu'est-ce qui a bien pu contrarier à ce point celui qui commente le patinage artistique depuis novembre 2005 ?
Sur les réseaux sociaux, ses sorties concernant les jeunes filles du patinage artistique énervent, agacent et sont jugées sexistes. Même Charlie Hebdo, l'hebdo satirique orphelin de l'un de ses fondateurs, François Cavanna, s'en est pris à à la paire qu'il forme avec Nelson Monfort. Philippe Candeloro dans ses oeuvres, ça donne à propos de Kaetlyn Osmond, 18 ans à peine (médaillée d'argent en équipes) : "Je connais plus d'un anaconda qui aimerait venir l'embêter un petit peu, cette jeune Cléopâtre canadienne..." Valentina Marchei, considérée comme l'une des plus belles patineuses : "Ah, elle a beaucoup de charme Valentina, un petit peu comme Monica Bellucci. Peut-être un peu moins de poitrine, mais bon..." Même Aliona Savchenko, quadruple championne du monde et quadruple championne d'Europe en couple, y a droit : "En 2006, j'avais fait une petite allusion à son joli petit postérieur... Sa morphologie n'a pas tellement changé !"
Si son analyse technique, très fine et excellente au demeurant, n'est pas remise en cause, ses saillies sont souvent jugées sexistes, et certains sur les réseaux sociaux l'accusent d'avoir dépassé les limites. Lui s'en défend. "Je n'ai pas eu le sentiment d'avoir été trop loin : je ne fais jamais du trash ni du graveleux, assure-t-il dans Le Parisien. Si je dois dire des phrases toutes faites, validées par un avocat, est-ce que j'ai encore ma place à côté de Nelson ? Si je fais du classique, je ne servirai à rien."
Si quelques-uns tentent de le défendre, louant son franc-parler, sa "fraîcheur" ou son humour, Philippe Candeloro semble être la cible toute désignée des critiques, encaissant pour l'ensemble des commentateurs de France Télévisions présents à Sotchi. Même l'honorable Pierre Fulla, inoubliable commentateur des JO de Nagano en 1998, n'a pas hésité à critiquer ses confrères : "Je pourrais porter plainte contre France Télévisions pour pollution sonore. Les commentateurs ne se rendent plus compte que les téléspectateurs les écoutent. Ils font leurs numéros de claquettes chacun dans leur discipline, croyant peut-être sortir de l'anonymat."
Ouch.