Le coronavirus a eu un impact économique désastreux sur de nombreuses entreprises. Les restaurateurs notamment ont été très touchés puisque, durant deux mois et demi, ils ont été contraints de fermer leurs portes afin d'endiguer l'épidémie. Depuis, nombreux sont les établissements à avoir mis la clé sous la porte et certains se battent désespérément pour survivre. Une réalité difficile décrite par Philippe Etchebest dans Sept à huit (TF1), dimanche 20 septembre 2020. Le chef est également revenu sur son entretien vidéo avec Emmanuel Macron et, comme à son habitude, il n'a pas fait dans la langue de bois.
Durant toute la durée du confinement, le propriétaire du Quatrième Mur, à Bordeaux, n'a cessé de crier sa détresse. Il s'est aussi fait le porte-parole de tous les restaurateurs en expliquant dans les médias leur situation alarmante. Une voix qui lui a permis d'être entendu par l'Élysée le 24 avril dernier. Philippe Etchebest a en effet eu la chance d'obtenir une visioconférence avec le président de la République Emmanuel Macron et son équipe. Il leur avait notamment demandé de convoquer les assurances pour accompagner au mieux les restaurateurs. Mais selon lui, cet entretien n'a pas été bénéfique. "On n'a pas eu de réponses de l'État. On a été écoutés, mais on n'a pas été entendus. Il y a le chômage partiel, c'était indispensable, le prêt garanti par l'État, ça permettait d'avoir des liquidités rapidement, mais il va falloir le rembourser. C'est comme les reports des charges, il va falloir les rembourser, donc en fait, ça, c'est la deuxième vague. J'ai beaucoup de confrères qui sont dans cette configuration, ils me disent qu'ils ne savent pas comment ils vont s'en sortir, ils ne savent pas quoi faire, ils ne savent plus. Je ne sais pas si vous imaginez pendant deux mois et demi, ne pas se verser de salaire, pour les toutes petites entreprises, les restaurants qui fonctionnent en couple, l'homme, la femme, parfois les enfants... Je l'ai vécu, j'ai connu ça avec mes parents, quand je travaillais avec mon frère, ma soeur, on allait à l'école, on les aidait. Mes parents, ils étaient seuls. On les aidait, c'était une entreprise familiale. Et il y en a beaucoup en France", a regretté l'homme de 53 ans.
Philippe Etchebest espère que l'État prendra ses responsabilités, sans quoi il y aura "30% de faillite et 250 000 emplois perdus". "Aujourd'hui, on compte quatre suicides de restaurateurs au niveau national. Il y a la faillite financière et morale. J'ai bien peur qu'il y en ait plus", a-t-il alerté. De son côté, le membre du jury de Top Chef (M6) "tient le choc". "Mais combien de temps vais-je le tenir ? Je ne sais pas", a-t-il poursuivi.
Philippe Etchebest essaie tout de même de rester positif, car ce métier, il l'a dans la peau. La star de Cauchemar en cuisine aidait son papa derrière les fourneaux dès l'âge de 8 ans. Un moyen pour lui de passer plus de temps avec son père qu'il voyait très peu, à cause de son métier. "Je pense qu'il est fier de moi aujourd'hui. On est taiseux chez nous. Mon père me dit qu'il ne dit pas grand-chose, mais que quand il ne dit rien, c'est que ça va. (...) C'est très rare qu'il fasse un compliment. J'ai eu le premier quand j'ai été Meilleur ouvrier de France, à 33 ans", a-t-il confié, ému. Nul doute qu'aujourd'hui, il admire son fils pour la bataille qu'il mène.