D'ordinaire, c'est une file ininterrompue de touristes qui patientent sagement avant de pouvoir admirer la splendeur de la basilique Saint-François, à Assise, dans le nord de l'Italie. Mais en ce jour béni du 30 mai 2004, la célèbre bâtisse s'apprête à abriter un événement historique auquel le commun des mortels ne pourra pas assister. Vittoria de Savoie, la première fille de la comédienne française Clotilde Courau et du prince héritier de la couronne d'Italie, Emmanuel-Philibert de Savoie, va être baptisée. Née le 28 décembre 2003, ce n'est pas un bébé comme les autres que les fonts baptismaux de cette basilique légendaire s'apprêtent à accueillir : Vittoria est considérée par des monarchistes Italiens comme la potentielle future reine du pays.
L'histoire de ses parents a tout du conte de fée. C'est d'ailleurs dans un cadre princier, à Monaco, lors d'une soirée présidée par le Prince Albert à laquelle assistait aussi Johnny Hallyday, qu'ils ont fait connaissance à la fin des années 90. " Nous étions tous à table le soir où je l'ai vue pour la première fois. J'étais assis à côté d'elle et je cherchais l'approbation de Johnny dans son regard. Lui me faisait des clins d'oeil ", se remémorait Emmanuel-Philibert il y a quelques années dans les colonnes du magazine Point de Vue en évoquant Clotilde Courau. L'actrice française, de son côté, hésite. Elle sort d'une histoire compliquée avec Guillaume Depardieu -qu'elle n'a toujours pas oublié puisque à l'automne dernier, 15 ans après sa mort, elle publiait une photo d'eux à l'époque pour lui rendre hommage, comme elle l'avait fait quelques mois auparavant à l'occasion de son anniversaire. À l'époque, est-elle certaine que cette vie de princesse, elle la fille d'un ingénieur et d'une professeure des écoles, lui conviendrait ?
Lorsque Clotilde Courau pénètre dans la basilique Saint-François le 30 mai 2004 donc, la tête coiffée d'un vaporeux châle beige tout en admirant sa petite Vittoria de Savoie transportée dans les bras de son père, ses doutes ont été balayés. La télévision italienne est là pour immortaliser la cérémonie. Le bébé est emmitouflé dans une gigantesque cape de baptême blanche. Une tenue qui appartient à la famille royale italienne. Celle-là même que portait pour la même occasion son arrière-arrière-grand-père, Victor-Emmanuel III, qui régna sur l'Italie entre 1900 et 1946. Dans les travées de la basilique, parmi les convives, Marina Doria, la maman d'Emmanuel-Philibert est là ainsi que des amis du couple comme le chanteur Zucchero ou le célèbre jetteur Massimo Gargia. Après la cérémonie, tous se retrouveront autour d'un fastueux déjeuner.
Trois ans plus tard, le 9 mai 2007, c'est au coeur des Alpes, dans la station huppée de Gstaad où les parents d'Emmanuel-Philibert possèdent une propriété que la petite Luisa recevra son premier sacrement. Une cérémonie toute simple, ainsi qu'ils la souhaitaient, à l'opposé de celle de sa soeur aînée puisque loin du faste d'Assise, elle s'est déroulée dans la minuscule petite église de Lauenen, sur les hauteurs de Gstaad, au pied de géants enneigés.
Une petite vingtaine de proches avaient été conviés. Parmi eux, Catherine du Pontavice des Renardières, mère de Clotilde et marraine de l'enfant et son célèbre parrain, le prince Victor-Emmanuel, père d'Emmanuel Philibert disparu le 3 février 2024 à l'âge de 86 ans. Comme lors du baptême de sa fille aînée, le mari de Clotilde Courau portait un sobre costume sombre alors que la maman tout sourire, était vêtue d'une robe transparente bleu nuit.
Deux célébrations différentes, mais un même destin, celui de princesse pour ces deux enfants devenues désormais des jeunes femmes. Vittoria, dont la ressemblance avec sa mère est frappante est, de l'aveu de son père " une princesse rock and roll ", qui n'hésite pas à casser les codes liés à sa naissance. " Il faut avant tout qu'elle trouve sa propre voie, ensuite qu'elle connaisse l'histoire de sa famille et qu'elle s'interroge, sur ce que voudrait dire être héritière d'une famille aussi ancienne " affirmait en mai 2003 sa mère Clotilde dans les pages du magazine L'Illustré. Sa voie, la belle Vittoria semble l'avoir en partie trouvée dans le mannequinat. Membre de la célèbre agence Karin Models Vittoria posait pour la première fois il y a quelques jours en couverture de l'hebdomadaire espagnol, Yo Dona. Une activité qui ne l'empêche de poursuivre ses études à Paris.
Sa petite soeur, Luisa, qui fêtera son 18e anniversaire le 16 août prochain en est encore à l'heure des études. L'été dernier, elle et Vittoria ont ravi les internautes en dévoilant une part de leur intimité. En vacances en Corse sur la petite île de Cavallo, au large de Bonifacio, où la famille a ses habitudes, elles se sont livrées à une étonnante séance de tatouage en plein air. Profitant de la présence du célèbre tatoueur Edoardo Tabacchi, elles ont usé de l'aiguille pour encrer à jamais leurs signatures sur les chevilles de leur père. Plus qu'une anecdote, un symbole. Celui d'une famille qui en dépit de son rang, montre qu'elle sait vivre avec son temps, dans la décontraction et la modernité. Emmanuel-Philibert et Clotilde Courau ont en effet choisi, pour des raisons professionnelles de vivre leur amour distance. Mais depuis leur mariage à Rome, il y a plus de vingt ans, il est toujours aussi fort.
C'est cet amour qu'ils ont encore affiché dans le grand moment de peine qu'ils ont vécu le 3 février dernier à la mort de Victor-Emmanuel de Savoie, dont Emmanuel-Philibert était le fils unique. Pour soutenir le prince héritier dans cette épreuve, toute le famille avait fait montre, une fois encore d'une indéfectible unité.