"Souvenez-vous du 11 septembre 2001. (...) Bientôt, le monde entier verra à quel point Sony Pictures Entertainment a créé un film horrible. Le monde sera empli de peur." Des menaces qui font froid dans le dos... Le scandale Sony a pris une tournure pour le moins effrayante. Si le drame n'a pas encore frappé Hollywood et si la menace relève du bluff, les intentions des hackers ayant piraté la major ont pris une tout autre envergure. Fini les diverses informations plus ou moins compromettantes divulguées sur la Toile, Sony et leur film The Interview (L'Interview qui tue ! dans sa version française) avec James Franco et Seth Rogen font désormais l'objet de menaces terroristes.
Dans un message anonyme diffusé mardi 16 décembre, les hackers publiant depuis deux semaines des dizaines de milliers de documents volés à Sony Pictures ont parlé pour la première fois d'attentats : "Attention. Nous allons clairement vous montrer, partout où The Interview sera projeté, y compris en avant-première, quel destin amer devrait frapper ceux qui cherchent à s'amuser du terrorisme. Bientôt le monde entier verra à quel point Sony Pictures Entertainment a créé un film horrible. Le monde sera rempli de peur. Souvenez-vous du 11 septembre 2001. Nous vous recommandons de vous tenir à distance de ces endroits à ce moment-là. Si votre maison est à proximité, vous feriez mieux de la quitter. Tout ce qui se passera dans les prochains jours est causé par la cupidité de Sony Pictures Entertainement. Le monde entier dénoncera Sony. "
Les menaces, prises au sérieux par divers acteurs de la distribution – y compris chez Sony –, ont mené au chaos. La première new-yorkaise de The Interview, prévue le 18 décembre, a été annulée et, dans la foulée, le géant Carmike Cinemas a indiqué que le film ne serait projeté dans aucune des 278 salles de cinéma gérées par la firme aux États-Unis – où le film doit sortir le 24 décembre. De leurs côtés, le réalisateur-acteur Seth Rogen et son acolyte James Franco ont annulé leur promo.
Le FBI, chargé de l'enquête, a simplement indiqué être "au courant de la menace" d'attentats, et "continue à mener l'enquête sur le piratage de Sony", sans affirmer néanmoins que la menace provient du collectif GOP (Guardians of Peace) qui avait sommé Sony de renoncer à distribuer le film. Enfin mardi, d'anciens salariés de Sony Pictures déposaient une plainte en nom collectif contre le studio qu'ils accusent de ne pas avoir protégé leurs informations personnelles. "Les actuels et ex-salariés de Sony vivement un cauchemar qui relève davantage du thriller que de la vraie vie", soulignaient les avocats des victimes.