En visite officielle aux Etats-Unis du 9 au 15 mai, le prince Harry n'a eu besoin que de quelques heures pour en faire un événement incontournable. D'une manière plus flatteuse que son dernier séjour, en août 2012, dont il était revenu avec un magnifique scandale dans ses bagages suite à sa virée entre potes à Las Vegas...
Jeudi dernier, le fils cadet du prince Charles déclenchait à nouveau l'hystérie de la gent féminine, mais sans se retrouver nu comme un ver, cette fois. Débarqué à Washington, où il était reçu au Congrès par le sénateur John McCain et prenait part en soirée à un dîner en l'honneur d'une association de lutte contre les mines anti-personnel à l'ambassade de Grande-Bretagne, Harry a commencé par s'incruster à la tea party donnée à l'occasion de la Fête des mères à la Maison Blanche par Michelle Obama, laquelle s'est fait un plaisir de glorifier devant ses invitées l'engagement du "captain Wales" en Afghanistan, dont il est rentré en janvier au terme de plus de quatre mois de mission.
Le lendemain, c'est à nouveau le soldat qui était en première ligne. Passionné par sa carrière militaire, à laquelle il s'est accroché avec ténacité et qu'il entend bien poursuivre, Harry a eu plus d'une occasion de parler dévouement à la patrie, loyauté et camaraderie. Vendredi matin, c'est naturellement avec beaucoup d'émotion qu'il se rendait au cimetière national américain d'Arlington, en Virginie, sur l'autre rive du Potomac, où reposent des dizaines de milliers de soldats (environ 400 000) morts au champ d'honneur. Aux antipodes de l'euphorie déclenchée la veille par sa présence au Capitole, gravité et solennité régnaient en ces lieux de recueillement pour la venue du prince Harry. En uniforme d'apparat des Blues and Royals et béret de la RAF, le prince de 28 ans a arpenté les allées du cimetière en silence, seul sous le regard des chênes et des cornouillers qui ornent le décor, et s'est recueilli devant le monument aux morts, où il a déposé une gerbe.
Vraisemblablement très ému, lui qui a déjà eu l'occasion d'évoquer dans les médias la mort de militaires dont il était proches, le prince Harry s'est notamment arrêté à la section 60 où sont enterrés les soldats tombés en Irak et en Afghanistan, déposant notamment des fleurs sur la tombe de Michael L. Stansbery Jr., mort à 21 ans le 30 juillet 2010. "A la mémoire de mes camarades des Etats-Unis d'Amérique, qui ont fait le sacrifice ultime pour la liberté. Capitaine Harry de Galles", disait la carte manuscrite posée avec la couronne. Plus tard, il a posé un genou à terre et également placé des fleurs sur la sépulture de John Fitzgerald Kennedy, proche de la flamme éternelle, avant de se relever, de s'incliner et de se recueillir longuement devant la tombe du président assassiné, en cette année du cinquantenaire de sa mort.
Au cours de sa visite aux Etats-Unis, le prince Harry avait également prévu d'honorer les vivants : parrain de Help for Heroes, très impliqué aux côtés des blessés de guerre, en l'honneur desquels il prendra de nouveau part en fin d'année à un défi de l'association Walking with the Wounded en se lançant dans une course au pôle Sud, le Captain Wales a plusieurs rendez-vous avec ces soldats qui ont payé cher leur engagement pour la liberté.
Après cette visite à Arlington, mais aussi une rencontre avec des militaires blessés au Walter Reed National Military Center, la journée de Harry s'achevait de manière plus légère. Si les bouffées de Harrymania dont la gent féminine a souffert s'avéraient moins intenses que la veille, une Américaine en particulier, et pas n'importe laquelle, en a fait un accès aigu. Quadruple championne olympique aux JO de Londres l'été dernier, la nageuse Missy Franklin, alias Missy the Missile, a eu l'immense privilège de voir le prince Harry et les convives lui chanter "Happy birthday" pour son 18e anniversaire.
Après Arlington, le prince de Galles s'est déplacé dans le Colorado dès vendredi, où il devait assister le samedi à une compétition sportive pour soldats infirmes, les Warrior Games. La veille au soir, Harry était convié à une réception en son honneur au golf Sanctuary à Sedalia, au sud de Denver. Une heure durant, le jeune homme, héros de cette fête à thème britannique mettant le sport à l'honneur, a valsé de table en table pour gratifier un maximum de convives de quelques échanges avec lui. Présente avec ses parents, Missy Franklin, belle plante qui dépassait grâce à ses talons Harry malgré son mètre 88, n'a pas manqué de tweeter : "Et la parfaite manière de finir de fêter mes 18 ans est... rencontrer le prince Harry ! C'était un honneur de faire sa connaissance, j'ai kiffé !" Un sentiment sans doute partagé par toutes les jeunes femmes présentes...
Comme partout où il passe, Harry, qui a également rencontré la championne paralympique Jessica Long, a émaillé l'événement de quelques-uns de ses traits d'humour fameux, taquinant Missy Franklin sur le fait qu'elle avait "zappé l'argent" en récoltant quatre médailles d'or et une de bronze, ou plaisantant sur la présence de Pimm's - spiritueux typiquement britannique - sur les tables américaines.
Bref, la première visite officielle de Harry dans le Colorado en... 18 ans (sa précédente venue officielle remontait à 1995, avec Diana et William, mais il a fréquenté la neige d'Aspen depuis) s'annonçait sous les meilleurs auspices.