Le prince Harry a bien changé. Naguère réfractaire aux activités royales, exposées à une importante présence médiatique qu'il évitait habilement, préférant se dédier à sa carrière dans l'Armée de l'Air et à ses missions philanthropiques en Afrique, le fils du prince Charles s'impose aujourd'hui, à 33 ans, comme un cadre essentiel pour l'avenir de la monarchie britannique.
Prêt à marcher au côté de son frère le prince William, appelé à régner après leur père, il étrennait lundi 16 avril 2018 son rôle d'ambassadeur de la jeunesse du Commonwealth à l'occasion du Commonwealth Youth Forum en présence du Premier ministre Theresa May, cependant que le duc de Cambridge assistait de son côté à l'ouverture de la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth au même endroit, au centre de conférences Reine Elizabeth II à Londres. À cette occasion, le prince Harry a rendu, dans son discours, un vibrant hommage à sa grand-mère la reine Elizabeth II, la "boss" comme il se plaît à l'appeler, et à son père le prince Charles, qu'il entend bien aider du mieux possible : "Dans ce nouveau rôle, je travaillerai en soutien de la reine, de mon père le prince de Galles et de mon frère le prince William, eux qui, tous trois, savent que les jeunes sont la réponse aux défis d'aujourd'hui. Le jour de son 21e anniversaire, celle qui était alors encore la princesse Elizabeth a fait une allocution radiophonique extraordinaire depuis Le Cap. En envisageant l'avenir, elle a pris un engagement. Elle a dit que sa vie, qu'elle soit longue ou courte, serait dédiée au service des peuples du Commonwealth. Nous tous, ici présents aujourd'hui, pouvons nous réjouir que la reine ait une longue vie. Le dévouement de Sa Majesté a fait en sorte que le Commonwealth est une famille de nations bien portante, un lien commun entre près de 2,5 milliards de gens et un garant de la démocratie, de la justice et de la paix", a-t-il déclaré.
Meghan aussi est enthousiaste
Mais Harry, qui recevait le même jour au palais de Buckingham le Premier ministre des FidjiJosaia Voreqe Bainimarama pour la première de toute une série d'audiences dans le cadre de ce grand raout du Commonwealth, a également intégré sa fiancée Meghan Markle à sa vision de cette nouvelle mission : "Je suis aussi incroyablement reconnaissant que la femme que je m'apprête à épouser, Meghan, se joigne à moi dans ce travail ; elle aussi est enthousiasmée au plus haut point d'y prendre part", a-t-il ainsi glissé, suscitant une brève mais vigoureuse ovation dans l'assistance, à un mois de son mariage avec l'Américaine. Cette dernière, qui l'a déjà accompagné à plusieurs reprises en engagement officiel et y a fait preuve d'une aisance stupéfiante, n'était en l'occurrence pas présente. Ces derniers jours, Meghan Markle les a assez mystérieusement passés à Chicago, où elle se serait occupée de démarches pour l'obtention de la nationalité britannique, un processus qui peut prendre des années. Mais elle sera bien là mercredi 18 avril, à Londres, pour une réception à l'occasion du Commonwealth Youth Forum.
Le nouveau rôle d'ambassadeur du prince Harry avait été révélé la semaine dernière : "Notre président, le prince Harry, voit bien le potentiel que la famille du Commonwealth possède, avec la vision, la passion, les efforts et le côté connecté de cette génération, pour produire un impact durable avec leurs idées en faveur d'un grand changement social", dit le site de la fondation qu'il représente. Parmi ses perspectives, comme l'éradication de la famine et l'accès à l'éducation, figurent des actions en Afrique, à l'image de l'African Prisons Project, qui épaule des détenus au Kenya et en Ouganda.