Le mythique Michel Platini, 54 ans, champion d'Europe avec l'équipe de France en 1984 et actuel président de l'UEFA, n'a pas mâché ces mots récemment lors d'une interview accordée au Monde après l'humiliation subie par l'OL contre le Bayern Munich, et durant laquelle il s'en est pris ouvertement au football français, à Jean-Michel Aulas et aux Bleus, dont le salut pourrait venir, selon lui, de Laurent Blanc.
Concernant le niveau des clubs français ? "En soixante ans, seulement quatre équipes françaises sont allées en finale de la Ligue des Champions - Reims, Saint-Etienne, l'OM et Monaco -, contre vingt ou trente clubs italiens. Le football français a des dizaines d'années de retard."
Concernant la défaite de Lyon face à Munich ? "Faire un peu de bus, ça fait du bien, ça soude une équipe ! Je n'ai pas entendu le Barça se plaindre (alors qu'ils se rendaient aussi en bus à Milan pour leur demi-finale aller de Champions League, ndlr). Et dans ce cas, si les Lyonnais ont perdu à Gerland (lors du match retour, mardi soir, ndlr), ça veut dire qu'ils ont fait un long voyage entre l'hôtel et le stade ? J'ai entendu dire qu'il y avait dix heures de bus (pour aller à Munich, lors du match aller, ndlr). J'ai regardé sur Mappy : il y avait cinq ou six heures. Ce n'est tout de même pas de ma faute s'il y a eu une éruption. (...) Aulas, on le connait."
Concernant le scandale des Bleus lié à Zahia ? "On ne juge pas les footballeurs sur la façon dont ils se tiennent à table, mais sur la façon dont ils jouent au football ; même si on aimerait qu'ils se tiennent bien à table aussi. Quand on est gamin, on rêve d'être footballeur. C'est pourquoi les joueurs devraient avoir un comportement exemplaire, et les clubs les y aider."
Concernant l'équipe de France et le soutien de moins en moins présent des fans ? "Le public attend d'avoir une belle équipe. La France a vécu des grands moments ces dix dernières années avec une équipe qui gagnait, avec de bons joueurs, une grande génération. Aujourd'hui, ils sont peut-être un peu moins bons. Mais au lieu de les affliger davantage, il faut les aider à être meilleurs. (...) Il faut qu'elle fasse un peu rêver ses supporteurs."
Concernant la prochaine échéance : la Coupe du Monde en Afrique du Sud ? "C'est une autre aventure, la Coupe du Monde. Ça n'a rien à voir avec les qualifications. On repart à zéro. Je me souviens qu'en 2000 (pour l'Euro en Hollande et en Belgique, ndlr) les Bleus se sont qualifiés grâce à une contre-performance de la Russie et ensuite ils ont été champions d'Europe. (...) Vu le nombre de joueurs qui se sont reposés durant l'année, l'équipe de France va être très forte au Mondial !"
La solution pour l'avenir des Bleus ? "Laurent Blanc, ce serait un très bon choix. Mais c'est le conseil fédéral qui choisira, pas moi."