Raymond Domenech, le retour : lundi soir, cinq mois après l'épilogue de la déroute française au Mondial sud-africain et tandis qu'il a entamé un bras de fer à 3 millions d'euros avec la Fédération suite à son licenciement, l'ancien sélectionneur des Bleus redeviendra compétiteur. Pas sur le rectangle vert, encore qu'il ait récemment foulé à nouveau la pelouse en tant qu'entraîneur de foot et même renoué avec la victoire, mais sur... tapis vert : lundi soir, il doit défier des milliers d'internautes lors de l'Ultimate Poker Fight organisé par Bwin.
Son nouveau terrain de jeu, c'est le poker : tandis que Pokerstars a animé la rentrée avec sa campagne musclée mettant en avant Sébastien Chabal et Gaël Monfils, Bwin s'est illustré en faisant de l'homme le plus haï de la France du ballon rond le héros d'une campagne quasi hollywoodienne.
Déjà ambassadeur, au moment des faits, du site de poker en ligne Bwin, dont il a déjà porté les couleurs (notamment lors d'un tournoi WSOP à Las Vegas en 2009, où il était en lice avec sa bien-aimée Estelle Denis, laquelle tira son épingle du jeu), la résurrection médiatique de Domenech, dans la peau d'un martyr qui suit un chemin initiatique digne de La 36e chambre de Shaolin sous la houlette d'un maître Yoda du poker, a réussi son pari : faire parler. Des dents ont grincé ; beaucoup, en revoyant ce sourcil abhorré, auraient voulu se substituer au gourou du poker pour infliger maintes souffrances à son disciple. Et 8 000 internautes auront lundi soir l'occasion de se venger, s'ils le souhaitent, ou tout simplement de tenter de battre Domenech à son propre jeu : pour l'Ultimate Poker Fight (un nom éloquent, évocateur de films de baston), dont les bannières de pub s'affichent en boucle sur Internet, Raymond Domenech jouera en direct, à partir de 21 heures, contre cette horde sauvage sur le site Bwin.fr.
Pour Bwin, l'opération de com' a tourné au coup marketing réussi. Mais Carlo Costanzia, patron du site, avoue que cela s'est joué "à quitte ou double", comme il le confie dans Le Parisien de lundi : "Tout s'est décidé en août dernier. Une société spécialisée dans la production de vidéo virale pour le Net nous a proposé plusieurs scénarii dont l'histoire d'un Raymond Domenech qui s'exile en Thaïlande où il est mis à mal par un redoutable maître pour préparer sa reconversion et sa renaissance dans le monde du poker. Un clip qui fait référence à la fois aux univers de Stallone dans Rocky ou de Van Damme dans Kickboxer. L'idée nous a emballés."
Partant de là, la bonne surprise semble avoir été le talent inné de l'intéressé pour jouer la comédie ! Les journalistes sportifs le savaient déjà, habitués à ses pirouettes, ses piques, ses moues... Un acteur providentiel pour le monde de la pub : "Pour l'anecdote, raconte Carlo Costanzia, Raymond Domenech est un très bon joueur et un passionné de poker (...) Lorsque nous lui avons proposé le clip, il a aimé l'idée parce que tout est dans l'auto-dérision et qu'il n'y a rien de polémique. La vidéo a été tournée en quatre jours en Thaïlande, avec peu de prises car Raymond a un vrai talent d'acteur. Ceci dit, il n'a donné son accord définitf pour la mise en ligne du clip qu'après son montage et son visionnage (...) Il est toujours très angoissé depuis l'échec de la Coupe du monde."
Soulignant les commentaires positifs que s'est attirés ce clip, qui redore selon lui le blason de Domenech, le patron de Bwin précise que le nombre de participants a été limité à 8 000 pour éviter la saturation informatique que pourrait occasionner l'afflux de ceux décidés à plumer Domenech. La finale aura lieu le 3 décembre.